« Ça fait pas tellement propre, ça fait pas beau ! » : le fauchage tardif divise à Rouen

Rouen (Seine-Maritime) fait partie des communes françaises qui ont opté pour des fauchages tardifs dans l’espace public. Bénéfique à la biodiversité, ce choix ne fait pas l’unanimité auprès des habitants.

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Des herbes hautes autour des tombes ou au bord des routes… Depuis quelques années, les Rouennais doivent s’habituer à un nouveau décor pour l’espace public.

Plus de végétation, c’est aussi plus d’abeilles, de papillons ou autres insectes qui retrouvent un environnement plus propice à leur survie. Cependant, l’argument de la biodiversité n’a pas convaincu l’ensemble de la population.

Une tonte par trimestre pour le respect de la biodiversité  

 Au cimetière monumental de la ville, certaines familles ne comprennent pas ce choix mais la mairie l’assure : le cimetière est loin d’être mal entretenu.

"Pour organiser l’entretien des cimetières, on travaille avec 4 tontes, tous les trois mois, ce qui permet d’avoir un contrôle de la végétation. On applique ici comme ailleurs notre volonté de laisser une place plus grande à la nature et faire des cimetières des lieux beaux" explique Matthieu de Montchalin Adjoint au maire de Rouen, en charge des Affaires funéraires.

 La nature reprend naturellement ses droits au bord de la route, sur les trottoirs ou dans les parcs, n’en déplaise à certains : "Ça ne fait pas tellement propre, là on arrive à l’automne c’est fané ! Ça ne fait pas beau " déplore Jean.

"Les gens ont besoin d’une prairie presque à la française mais moi je trouve que c’est très important de laisser en friche" assure cette passante.

 Cet entretien raisonné est défendu par les paysagistes de la région : "Ça permet la nidification des oiseaux, de pouvoir se reproduire facilement, se cacher et s’abriter. De même que pour les insectes, c’est vraiment très important " explique Benoît Rouen, paysagiste.

Développer des écosystèmes viables, voilà tout l’enjeu pour la mairie de Rouen qui va devoir redoubler d’efforts pour que cette pratique ne soit plus assimilée à un laisser-aller.

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Des cimetières qui ont l’air abandonné, des routes envahies par les herbes… Ces derniers jours, beaucoup accusent la mairie de Rouen de ne pas assez couper la végétation… et d’abandonner certains lieux de la ville. Car au lieu de tondre dès que l’herbe pousse, la municipalité a choisi d’espacer ces fauchages… Reportage Juliette Vincent Seignet et Stéphane Lhote ©France 3 Normandie

Il n’y a pas de mauvaise herbe !

Il ne faut plus parler de « mauvaises herbes » mais de plante bio-indicatrice, qui va révéler la composition des sols.

Les personnes habituées depuis des décennies à voir des espaces entretenus avec des produits phytosanitaires et des tontes régulières, doivent se faire à l’idée que ce temps est révolu. Qu’il s’agisse de l’espace public ou privé, chacun peut agir à son niveau à la protection de l’environnement. "Mes amis, retenez ceci, il n'y a ni mauvaises herbes ni mauvais hommes. Il n'y a que de mauvais cultivateurs" écrivait Victor Hugo  ou bien Léonard de Vinci qui conseillait "Vas prendre tes leçons dans la nature".

Ces recommandations sont souvent reprises par les jardiniers ou paysagistes favorables à la permaculture. Ainsi il est écrit sur le site fermedavenir.org "Laisser pousser librement les « mauvaises herbes » sur une partie de la parcelle est un excellent moyen d’abriter la faune auxiliaire, notamment les insectes régulateurs (carabes, syrphes, chrysopes, coccinelles, et bien d’autres…) qui trouveront dans cette diversité végétale le gîte et le couvert. Ces « bandes enherbées » sont aujourd’hui reconnues pour leur utilité sur la faune et la flore, ainsi que pour leur efficacité, notamment dans la lutte biologique intégrée dans les vergers."

Sachez par exemple que la présence d’orties (plante bio-indicatrice), dans votre jardin est bon signe : cela signifie que votre sol est excessivement riche en matières organiques en décomposition, en azote et en minéraux, dont le fer.

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