"Une très grande déception". Capitale européenne de la culture 2028 : Bourges choisie, Rouen bredouille

C'en est terminé pour le rêve de Rouen d'être choisie comme capitale européenne de la culture en 2028... Malgré un riche programme avec la Seine et ses méandres comme fil rouge, c'est la candidature de Bourges (Cher) qui a été préférée à celle de Rouen, ce mercredi 13 décembre.

Le dossier avait été déposé il y a presque un an. Et depuis quelques jours, les soutiens affluaient. Hervé Morin, Edouard Philippe ou encore Thomas Pesquet avaient parié sur Rouen. Cela n'aura pas suffi.

Bourges capitale européenne de la culture

C'est donc Bourges, dans le Cher, qui a été choisie par le jury, ce mercredi 13 décembre au Ministère de la Culture, à Paris.

Rouen était en lice face à Clermont-Ferrand, Montpellier et Bourges, donc. Une déception, forcément, pour les équipes de Rouen et sa métropole qui ont porté pendant près d'un an le projet "Rouen Seine Normande".

Des réhabilitations de friches industrielles en passant par des pique-niques géants, de nombreux projets évoqués en cas de victoire restent donc en suspens. D'autant "qu'on ne recandidatera pas", a déclaré, sur place, Nicolas Mayer-Rossignol, maire (PS) de Rouen.

La nécessité de "continuer de se battre" pour la culture

Nicolas Mayer-Rossignol n'a pas caché sa déception, mais a néanmoins évoqué l'après, riche en possibilités. "Nous sommes très déçus, ce serait malhonnête de dire le contraire", a-t-il confié à nos équipes. "Mais il faut être fair-play : bravo à Bourges, qui avait un projet de très haute qualité."

"Il y a eu une mobilisation de tout le monde, tous les élus de tous bords politiques, de tous les bords de la Seine, les artistes, associations, citoyens, entreprises, universitaires, jeunes et moins jeunes, l'équipe qui a porté le projet, les services de l'État, un très grand bravo pour tout ce travail. On va continuer à soutenir la culture, elle est essentielle, et on va continuer de se battre."

Il ne faut pas faire de langue de bois. Si on gagne, c'est une révolution, si on perd, c'est une évolution. On n'a pas les mêmes financements, le même souffle.

Nicolas Mayer-Rossignol, maire (PS) de Rouen

à France 3 Normandie

Cette candidature, si elle n'a pas mené à la victoire, pourrait en effet constituer une rampe de lancement pour les nombreux projets culturels imaginés par "Rouen Seine Normande". "Des choses vont se faire", a assuré Nicolas Mayer-Rossignol. "La restructuration du musée Beauvoisine, par exemple."

"Ce qui est important, c'est l'état d'esprit. Il faut que l'on conserve cet état d'esprit de rassemblement. On va regarder projet par projet, action par action, dès lundi en Assemblée générale avec les partenaires."

La candidature de Rouen "très symbolique" pour Michel Bussi

Parrain de "Rouen Seine Normande", l'écrivain Michel Bussi, lui aussi au Ministère de la Culture lors de l'annonce des résultats, s'est avoué surpris. "On est sous le coup du choc parce que l'on pensait vraiment que la candidature de Rouen était très symbolique de la culture, de la Seine, de l'écologie, de l'industrie, de la réconciliation des quartiers, d'une ville qui a beaucoup souffert et qui a de grandes différences sociales", a-t-il listé. Évoquant l'exemple de Lille et de Marseille, respectivement capitales européennes de la culture en 2004 et 2013.

"Le jury a fait le choix d'une ville moyenne, d'une ville différente, sans doute pour d'autres raisons. Mais ce que j'aimais dans cette candidature, c'est cette grande culture populaire, rassemblant tout le monde", a-t-il avancé. "Toutes les idées que l'on a eues pour cette candidature, on va essayer de les réaliser quand même."

Concluant : "Bourges n'était pas la candidature dont on avait le plus peur, à tort. Mais bravo à eux."

"Une très grande déception pour la Normandie"

Dans un communiqué publié dans la foulée, Hervé Morin, président de la région Normandie, a quant à lui évoqué "une très grande déception" pour la région.

C’est une très grande déception pour la Normandie. La victoire de Rouen aurait été une excellente nouvelle pour toute la région, et un facteur de transformation, de dynamisme, et d’attractivité absolument extraordinaire.

Hervé Morin

Dans un communiqué

Hervé Morin s'est félicité que Rouen Seine Normande ait "franchi la première étape de sélection, pour arriver parmi les 4 derniers finalistes, grâce à l’originalité de son projet", un projet unissant l'ensemble du territoire, "de la Vallée de Seine Normande, allant de Vernon-Giverny au Havre et Honfleur, en passant par Rouen, port d’attache de la candidature".

"Nous continuerons à porter le travail collectif engagé pour renforcer l’attractivité et le rayonnement de la Vallée de la Seine normande. Nous restons tous rassemblés autour de la Seine !", a-t-il conclu.

Une conférence de presse ce jeudi

Présidente de "Rouen Seine Normande 2028", Marie Dupuis-Courtes s'est félicitée d'un projet collectif porté durant plus d'un an. "On y a déployé énormément d'énergie. Notre responsabilité, c'est de construire l'après, de continuer à fédérer toutes les forces qui ont participé à ce projet. Nous souhaitons bien évidemment le meilleur à Bourges, parce qu'un challenge incroyable les attend."

L'association "Rouen Seine Normande" a précisé qu'une conférence de presse en présence de Nicolas Mayer-Rossignol, de Marie Dupuis-Courtes et de Rebecca Armstrong, déléguée générale de l'association, serait donnée ce jeudi 14 décembre à 11h30. Lors de cette dernière, les détails du dossier de candidature de Rouen seront présentés.

La semaine prochaine, le jury de la capitale européenne de la culture présentera en outre son compte rendu. L'occasion de découvrir ce qui a motivé leur décision de sacrer Bourges, et de faire le point sur les projets culturels à venir à Rouen, que les élus espèrent nombreux.

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