Le prix de vente du lait a augmenté de 12% en 2023 en Normandie par rapport à 2022. Un "niveau historiquement élevé" selon l'Observatoire économique agricole régional qui a publié ces chiffres cette semaine. Reportage chez un producteur laitier seinomarin qui reconnaît qu'il a effectivement mieux vendu mais dont les charges restent élevées.
C’était il y a peine 7 mois, au Salon de l’agriculture à Paris, les producteurs laitiers furieux avec le sentiment une fois de plus d’être déconsidérés.
Extrême tensions au salon de l’agriculture. Situation hors de contrôle. pic.twitter.com/Rq4fcZIq2R
— Remy Buisine (@RemyBuisine) February 24, 2024
À l’époque les négociations avec Lactalis, principal industriel du secteur, sur le prix du litre de lait patinent. En mars, un accord national sera finalement trouvé.
"Une meilleure année que d'autres"
En Normandie, les chiffres dévoilés ce mardi 10 septembre sont eux historiques. Ils portent sur l’année 2023 et on y apprend que la tonne de lait y a été vendue en moyenne 492 euros, soit 49 centimes le litre, ça n’était pas arrivé depuis un certain temps.
C'est une meilleure année que d'autres. On sort de l'après-covid, de l'Ukraine et on retrouve des niveaux de charge un peu moins élevés. Cette revalorisation du prix du lait était indispensable pour maintenir les producteurs sur le territoire et inciter les jeunes à prendre la relève.
Laurent Montier, producteur laitier
Laurent Montier a le sourire. Le producteur laitier, installé depuis 27 ans à Saint-Paër au nord-ouest de Rouen, trouve ces chiffres encourageants mais il les nuance.
Certes, pour lui c’est 50 000 euros de plus de rendement sur un an. Mais en résultat net… Il rentre tout juste dans ses comptes.
Vétérinaire, il y a 30% d'augmentation, l'électricité : 45%. Tout ce qu'on achète a augmenté !
Laurent Montier, producteur laitier
L’homme passionné par son métier reconnaît qu’il a un peu moins la foi qu’au début de sa carrière. Et que trouver de la main-d’œuvre n’est pas toujours évident. Résultat, il y a quatre ans, il a investi dans un robot de traite fonctionnel 24 heures sur 24. Une manière également d’accroître la productivité de ses 60 vaches laitières.