La 11e édition du Festival du film fantastique de Rouen, qui se tient du 4 au 6 novembre, met à l'honneur 12 courts-métrages du genre. Dans un contexte de baisse de fréquentation des cinémas, le créateur de l'événement veut promouvoir ces œuvres fantastiques dans l'espoir de voir apparaître de plus grosses productions dans le paysage français.
Pour la première fois depuis sa création, le Festival du film fantastique de Rouen sera doté d'un jury de professionnels chargé de décerner le Piranha Alien d'Or au meilleur des douze courts-métrages en compétition cette année. Cette 11e édition du festival - qui n'a pu avoir lieu en 2019, 2020 et 2021 - se tient du 4 au 6 novembre 2022 à Rouen, en Seine-Maritime.
"Le rêve du festival est d'apporter une petite étincelle pour développer plus de films du genre", confie Alexandre Nicol, créateur et organisateur de l'événement. Le Rouennais regrette qu'il y ait "très peu de productions de films fantastiques en France" malgré "un intérêt grandissant" du public français pour ce genre cinématographique. "Les réalisateurs comme Guillermo del Toro [La forme de l'eau, Le labyrinthe de Pan, ndlr] et Peter Jackson [la trilogie du Seigneur des anneaux, la trilogie du Hobbit, ndlr] trouvent leur public", appuie celui qui est également maquilleur en effets spéciaux.
"Renouveler les productions"
Au mois de septembre 2022, la fréquentation des salles de cinéma a atteint son plus bas niveau (hors pandémie) depuis 1980 (début des statistiques mensuelles) selon un rapport du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) publié le 3 octobre dernier. Seulement 7,38 millions d'entrées ont été enregistrées.
Cette baisse de fréquentation est liée à une conjonction de plusieurs facteurs, selon une enquête du CNC publiée en mai. Pour 38% des personnes interrogées, il y a une perte d’habitude d’aller au cinéma, pour 36% d’entre eux, le prix du billet est trop cher, 26% préfèrent regarder des films sur d’autres supports, et le manque d'intérêts pour les films proposés joue pour 23% d’entre eux.
Alexandre Nicol estime qu'en plus de revoir le prix des places à la baisse et de retrouver l'habitude d'aller au cinéma, il faudrait "renouveler les productions" qui deviennent parfois "redondantes" à l'image des films Marvel. Avec son festival, "qui a vocation à promouvoir et diffuser des courts métrages fantastiques", il espère voir apparaître sur les écrans de "plus grosses productions" de ce genre cinématographique.
Qui aura le Piranha Alien d'Or ?
Sur les 12 courts-métrages projetés vendredi et samedi soir au cinéma l'Omnia, la moitié sont des films d'animation. L'organisateur promet une édition "mêlant magie, sang, travail de professionnels, d'étudiants mais aussi de quelques amateurs". Le jury, présidé par Bô Gaultier de Kermoal (La Tour Montparnasse infernale, Kaamelott) décernera samedi soir le prix du meilleur court-métrage, le Piranha Alien d'Or, fabriqué par Alexandre Nicol. Deux prix du public seront également attribués.
Chaque soirée sera clôturée par la diffusion d'un classique du cinéma fantastique : "Le Jour de la bête" (1995) d'Álex de Inglesia vendredi, et samedi, "Hurlements", un film de Joe Dante de 1981. Les billets, vendus sur place, sont à 6,70 euros la soirée et 12 euros le pass deux soirées (respectivement 4,5 euros et 8 euros en tarif réduit).
L'autre composante du festival, la convention du Fantastique, se tiendra samedi et dimanche de 10h à 18h. L'entrée est gratuite. Elle réunira des exposants (impression 3D, effets spéciaux, masques en latex, bijoux, escape game, maquillage pour enfants), des auteurs de romans, des dessinateurs de BD et proposera des dédicaces, et des conférences. Une Zombie & fantastic walk défilera également dans les rues de Rouen samedi à partir de 14h.