Des rues de Rouen pas nettoyées, conséquence de la grève des agents territoriaux

Pour s'opposer à la loi de transformation de la fonction publique, des agents de la ville de Rouen sont en grève depuis plus d'une semaine.

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Alors que les terrasses des bars et restaurants ont rouvert, que les températures estivales donnent le sourire aux passants et aux premiers touristes, les rues de Rouen sont sales. Trottoirs non nettoyés, caniveaux encombrés et poubelles qui débordent : la situation commence à inquiéter habitants et  commerçants du centre-ville.

Une refonte du temps de travail

L'accumulation de ces détritus est la conséquence d'une grève des agents du service de nettoyage de la Ville de Rouen. Comme d'autres "territoriaux" en grève  (ceux des cantines ou des garderies d'enfants) ils s'opposent à une loi qui aura pour conséquence de revoir à la hausse leur temps de travail, notamment en leur supprimant l'équivalent d'une semaine de congés.

Cette loi de transformation de la fonction publique, qui  concerne tous les agents territoriaux, est en cours d'application dans les grandes villes françaises.      

Tension entre ville et syndicats

A Rouen, le dialogue entre la municipalité et les agents territoriaux est difficile et des grèves se succèdent depuis une dizaine de jours.

En négociation avec la nouvelle équipe municipale élue l'an dernier, les représentants syndicaux des agents de la ville sont insatisfaits des conditions et de la qualité du dialogue avec les élus, et sont très remontés, comme Handy Barré, un des responsables locaux de la CGT, qui a exprimé sa colère sur l'antenne de la radio France Bleu Normandie: "Entendre des élus dire au personnel, dire à des agents qui gagnent 600 balles par mois, qu'il faut faire des efforts : c'est inadmissible de la bouche de quelqu'un qui se dit de gauche !"

"Une mairie de gauche qui envoie des huissiers de justice sur un barrage, qui vient faire de la provocation sur un barrage ! Je sais que c'est le jeu, mais généralement on voit ces choses-là dans les grandes entreprises qui mettent en place les politiques du Medef pour casser les grèves. Et là, on voit ça chez les gens de gauche…"

Ces gens-là, il faut les renvoyer chez eux, qu'ils démissionnent de leur mandat : ils n'ont rien à foutre dans les mairies."

Handy Ba rré,
secrétaire de l'union locale CGT de Rouen , sur France Bleu le 1er juin 2021

Un protocole de sortie de crise

Le 1er juin, en milieu d'après-midi, la mairie de Rouen a remis aux grévistes un protocole de sortie de crise permettant à tous les agents de conserver leur salaire et de garder leurs 5 jours de congés avec, et c'est nouveau, une reconnaissance d'une certaine forme de pénibilité, comme l'a expliqué l'un des adjoints en charge du dossier à notre journaliste  Stéphane Gérain :

"On a retravaillé la façon dont on peut équitablement reconnaître toutes les contraintes liées au sein de cette collectivité. C’est-à-dire que deux agents qui travaillent la nuit seront reconnus de la même façon. Deux agents qui travaillent le dimanche seront reconnus de la même façon."

Matthieu de Montchalin,
adjoint au maire de Rouen en charge des Affaires générales

durée de la vidéo : 00h01mn39s
©France Télévisions

Mais du côté des grévistes, Julien Galand, secrétaire général du syndicat CGT- Ville de Rouen répond que certains métiers (ou fonctions) ne sont pas listés dans ce document de protocole : "Déjà, c'est trop infime. On reste encore sur une augmentation forte du temps de travail, et pas une prise en compte de la difficulté d'exercice des missions. Et ça, cela ne va pas assez loin, et ça ne concerne pas assez d'agents".

Après la remise de ce protocole, la CGT annonçait vouloir poursuivre la grève.

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