On a testé le premier restaurant de l'horreur d’Europe et "il n’est pas fait pour ceux qui veulent manger tranquillement" !

Ici, les vampires vous servent des burgers… On a testé pour vous le "Sanctuaire", un restaurant horrifique qui vient d’ouvrir près de Rouen. Son créateur, convaincu que le concept va fonctionner, est un spécialiste de l’épouvante.

On ouvre la porte du restaurant. Devant nous : un couloir sombre, au fond duquel trône Ghostface (le tueur des films "Scream"), armé d’un couteau. "Il n’est pas aussi aiguisé que celui de notre chef cuisinier", nous informe Yann Gaudot, le gérant de cet établissement situé à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime).

Dans la salle principale, la lumière est tamisée, plutôt rougeâtre. Sur chaque table, des chandelles, rouges. Sur le mur, "Le Sanctuaire", écrit en très grand… et en très rouge. Ambiance sanglante...

Au menu : Burger "Freddy Krueger" et salade "Chucky"

En fond sonore, des musiques de films d’horreur. On entendra le piano culte de "L’Exorciste" ou encore le thème profondément stressant de "Saw". Pendant ce temps, une télévision diffuse inlassablement des films d’épouvante. En l’occurrence, la version 2015 et plutôt gentille de "Krampus".

Chaque table porte le nom d’un lieu faisant référence à l’horreur. "Salem", "Sleepy Hollow"… Nous choisissons Derry, la ville de "Ça", roman de Stephen King.

Sous nos couverts, le menu : le burger Freddy Krueger, la planche Shining, la salade Chucky… Costume noir sur le dos et lentilles blanches aux yeux, c’est une sorte de vampire qui prend notre commande.

"Ce restau n’est pas fait pour les gens qui veulent manger tranquillement", assure Yann Gaudot, qui le vend comme le "premier restaurant horreur d'Europe". "Tout le monde va jouer un rôle : les serveurs, et même le cuisiner."

Et on va en avoir la preuve. On commande un Leather Face, le nom du tartare de bœuf. "Vous voulez voir en cuisine comment il est préparé ?" Heu… oui.

2 500 personnes déjà terrorisées

Devant un gros morceau de viande rouge, c’est un chef visiblement instable psychologiquement, et accessoirement muni d’un masque en peau humaine ("Leatherface…") qui hache brutalement notre repas. C’est évidemment un rôle, mais ça fait son effet.

C’est le genre de surprise que peut proposer Yann à ses clients. Mais "l’horreur pure et dure" sera réservée à certaines soirées. Lors desquelles par exemple, "pour un certain plat, lorsqu’il sera commandé, il peut se passer quelque chose". Quoi ? "Je ne peux pas tout dévoiler".

Les événements un peu plus corsés se passeront dans la salle d’à côté, une terrasse intérieure appelée La Crypte. Pour la soirée d’inauguration du lieu, le patron avait prévu "hypnose, magie et cracheur de feu".

En matière d’horreur, on peut faire confiance à Yann Gaudot. Il est le créateur d’un Escape Game horrifique à Barentin, qui a causé l’abandon de plus de 2 500 joueurs, trop terrorisés pour continuer. Un lieu déconseillé aux moins de 12 ans.

Quant au restaurant, est-il ouvert à tous ? "Oui, on accueille les plus jeunes, d’ailleurs on a des menus enfants". Yann est convaincu que son concept va plaire. Il compte même ouvrir d’autres restaurants sur la même thématique.

L’horreur est un "business porteur", assure-t-il. "Les gens ont besoin de ça. Ils ont besoin du frisson, de se faire peur, de rire en voyant leurs familles et leurs amis se faire peur. Et nous, on est très fort pour ça, on est n°1 de l’horreur en Normandie."

La serveuse vampire nous ramène notre tartare, murmure qu’il s’agit de viande humaine, et nous laisse découvrir, près de nos frites, une seringue remplie d’un liquide jaunâtre. Un poison ? Non, la sauce cheddar.

Yann Gaudot, qui écrit actuellement un roman d’épouvante, laisse entendre qu’il a un autre projet pour 2025. Mais, une fois de plus, il garde le secret.