Mercredi 9 octobre, Bolloré Logistics et Blue Solutions ont été mises en demeure par l'État de terminer de dépolluer le site sinistré après l'incendie de janvier 2023. Les deux entreprises en ont été jugées coresponsables.
Le 16 janvier 2023, 892 tonnes de batteries au lithium s'embrasaient dans un entrepôt de l'entreprise Bolloré Logistics à Grand-Couronne (Seine-Maritime). Une épaisse fumée noircissait alors le ciel de l'agglomération rouennaise.
Dans un arrêté préfectoral publié le 7 octobre 2024, repéré par nos confrères de 76actu, les services de l'Etat indiquent que l'entreprise Bolloré Logistics n'avait aucune autorisation pour stocker des batteries au lithium dans ses locaux.
Des batteries destinées au recyclage
Près de 12 000 batteries étaient entreposées dans les locaux de Bolloré Logistics pour le compte de la société Blue Solutions. Les deux entreprises sont aujourd'hui mises en demeure par l'État.
La société Bolloré Logistics n'était pas autorisée à entreposer des batteries usagées qui "outre le fait d'être des déchets sont des déchets dangereux [...] et que l'activité d'entreposage temporaire dans l'attente de recyclage de déchets dangereux de batteries usagées au lithium en quantité supérieure ou égale à une tonne [...] est classé sous le régime de l'autorisation", précise la DREAL dans son argumentaire.
Tout producteur ou détenteur de déchets est tenu d'en assurer ou d'en faire assurer la gestion [...] [et] est responsable de la gestion de ces déchets jusqu'à leur élimination ou valorisation finale, même lorsque le déchet est transféré à des fins de traitement à un tiers. Tout producteur ou détenteur de déchets s'assure que la personne à qui il les remet est autorisée à les prendre en charge.
Article L541-2Code de l'environnement
L'arrêté souligne que les deux entreprises sont "solidairement responsables des dommages causés" par les conséquences de l'incendie et notamment de la pollution au lithium des eaux souterraines. L'État précise que Bolloré Logistics et Blue Solutions ont la charge de cette pollution qui doit être traitée "pour remettre le site dans l'état où il était avant le 16 janvier 2023".
Les services préfectoraux indiquent également que des déchets de batteries au lithium sont encore présents sur le site du sinistre et continuent de polluer les eaux souterraines.
Bolloré Logistics et Blue Solutions doivent payer la facture
Les deux entreprises sont désormais mises en demeure de payer pour la dépollution du site de Bolloré Logistics et la sauvegarde des eaux souterraines. L'État leur demande de supporter le coût financier de la barrière hydraulique installée en juillet 2023.
Les déchets dangereux issus de l'incendie des batteries au lithium devront également être retirés du site sinistré avant le 31 décembre 2024. Bolloré Logistics et Blue Solutions disposent de deux mois pour contester l'arrêté de mise en demeure devant la justice administrative.