Jugée en appel pour avoir tué et découpé son compagnon : "J'ai pris conscience du mal que j'avais fait"

Céline V, condamnée à 22 ans de réclusion criminelle il y a un an, est de nouveau jugée depuis ce lundi 20 novembre 2023 pour assassinat et atteinte à l'intégrité d'un cadavre à Rouen (Seine-Maritime). Cette première journée était consacrée à la personnalité de cette femme, ses proches se sont exprimés.

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Elles sont trois accusées, de nouveau devant la justice, suite à l'assassinat de Sliman, le compagnon de l'une des trois femmes.

Déjà condamnée à 22 ans de réclusion criminelle

Céline V, était en couple depuis plusieurs années avec lui, ils habitaient dans une résidence pavillonnaire de Petit-Quevilly et avaient un enfant ensemble. Pour l'avoir tué et ensuite découpé son cadavre afin de faire disparaître les preuves, cette femme a été condamnée à 22 ans de réclusion criminelle en novembre 2022.

Lors de cette première instance, la trentenaire avait notamment évoqué l'emprise de son compagnon, une relation qui l'empêchait, selon elle, de le quitter.

Pour ce nouveau procès, prévu toute la semaine au tribunal judiciaire de Rouen, Céline s'est exprimée devant la cour. En pleurs, interrogée sur sa vie par la présidente, elle a fait part de ses envies de suicide. "J’ai toujours eu un mal-être que je ne comprenais pas. Quelques mois avant les faits, je voulais mourir, que ça se termine.... C'est la pensée de Maël (leur fils) qui m’a arrêté."

Avec le procès, j’ai pris conscience de tout le mal que j’ai fait, j’ai pris en pleine face mes vérités, mais c'est important de passer par là.

Céline V. accusée pour l'assassinat et atteinte à l'intégrité du cadavre de son compagnon en 2018

Elle a une compagne depuis qu’elle est en détention, elle dit d'elle que c'est une femme qui l'aide beaucoup, de même que son avocate, Me Sandra Gosselin.

"Sliman ne supportait pas qu'il pleure"

Céline s'est également exprimée sur la naissance de leur fils, né en 2015. Il n'a pas été reconnu par Sliman, son compagnon et le père de l'enfant "car il ne voulait pas qu'il porte le nom de son père. Il craignait que ce soit négativement connoté ?", lui demande une avocate. "Oui", répond-elle.

Sur leur fils Maël, l'accusée évoque le fait de s'être sentie seule lors de la naissance, "Sliman ne m'aidait pas au début, mais il l'a fait quand j'ai repris le travail". Elle raconte également les accès de violence de l'enfant. 

Mon fils me frappait beaucoup, je recevais des gifles, mais aussi des câlins. Je lui cédais tout, Sliman ne supportait pas que son fils pleure, il l’a giflé alors qu'il avait 10 mois, c’est à cette période que mon fils a commencé à me gifler.

Céline, interrogée sur son fils

L'accusée évoque une montée de la violence de Sliman envers leur fils durant les derniers mois de leur vie commune.

"Elle a une carapace, si elle a un problème, elle ne le dira pas"

Pendant longtemps, Céline a vécu seule avec sa maman, aujourd'hui décédée. Le père n'était pas très présent, à la barre cet après-midi, en pleurs, il reconnaît qu'il ne s'est pas occupé de sa fille. "Je me suis marié tôt, je n'étais pas un bon père, j'ai loupé ma vie." Il tentera ensuite de renouer avec elle, l'aidera notamment pour faire des travaux dans la maison de Céline et Sliman.

Céline, c'est une fille très gentille. Elle a une carapace, même si elle a un problème, elle ne le dira pas.

Le père de Céline V. interrogé ce lundi 20 novembre

Une avocate s'interroge sur la relation fusionnelle de Céline et de sa mère, "vous dormiez avec elle jusqu'à vos 16 ans" ! Sa mère vivra notamment dans la maison de Petit-Quevilly avec le couple et leur petit garçon. En 2018, elle déménage et ne vit plus sou le même toit. "C'est le comportement de Sliman qui fait qu'elle est partie. J'avais l'espoir que ça aille mieux, mais ça n'a pas été le cas."

Des amies à la barre

Des amies de Céline sont venues témoigner. L'un d'elle l'a rencontré en 2003, lorsque l'accusée était en couple avec un autre garçon. Elle évoque ensuite le changement d'attitude de son amie, une fois en couple avec Sliman. "Elle s'est renfermée, elle sortait moins et se maquillait moins. Son compagnon devait toujours être présent." 

Cette amie essaiera de convaincre Céline de déposer une main courante. Éloignée de la Normandie pour des raisons professionnelles, elle apprendra l'incarcération de son amie par les informations à la télévision.

L'audience de ce procès en appel est prévue jusqu'au vendredi 24 novembre.

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