La disparition de l’accueil physique dans une maternité près de Rouen suscite l’inquiétude

Un interphone remplacera bientôt l’accueil physique du centre hospitalier du Belvédère, à Mont-Saint-Aignan. Le standard téléphonique doit en effet être transféré au CHU de Rouen, sous peu. Des agents de l’hôpital se sont mobilisés ce mardi 14 mars contre ce projet, jugé "déshumanisant" pour leurs patientes.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

La décision laisse un goût amer aux soignants et agents de l’hôpital du Belvédère : à compter du 11 avril, le standard téléphonique sera géré directement par le CHU de Rouen, à quelque 5 kilomètres de l’établissement. Signant, de fait, la fin de l’accueil physique dans cette maternité où près de 3 000 bébés naissent chaque année.

"L’accueil, c’est aussi du soin"

Devant le CH du Belvédère, quelques dizaines d’agents se sont réunis ce mardi 14 mars, à l’initiative de la CGT Santé action sociale, pour faire entendre leur voix.

Gynécologue obstétricien, Vincent Ducrotoy déplore la disparition d’une des "clés d’or" d’un hôpital : "l’accueil physique, c’est le cœur de l’établissement. Quand vous n’êtes pas bien, être accueilli par une personne à la place d’un interphone, c’est aussi du soin."

Le soin, ce n’est pas qu’une injection, ce n’est pas qu’une perfusion. C’est un sourire, de la prévoyance. Aujourd’hui, vous appuierez sur un interphone. On déshumanise l’hôpital public.

Dr Vincent Ducrotoy

En outre, au-delà des considérations humaines, le médecin craint que l’ensemble des tâches normalement effectuées par le standard incombe aux aides-soignants et ne perturbe l’activité de la maternité.

"Le standard, ce n’est pas que de la téléphonie, c’est de la conciergerie", défend Vincent Ducrotoy. "Il y a plein de problèmes annexes, des remises d’ordonnances, de clés… Comment va-t-on faire ? Peut-être qu’une autre personne s’en chargera, mais ce sera au prix d’une interruption de tâche."

Quand vous accouchez au Belvédère, un binôme – une sage-femme et une aide-soignante – vous accompagne tout au long de votre parcours. Là, quand on appellera l’interphone, il sonnera dans la poche d’une aide-soignante qui sera obligée d’interrompre le soin qu’elle prodigue en salle de naissance.

Dr Vincent Ducrotoy

La direction de l’hôpital a précisé à nos confrères de 76actu que les personnels concernés par la réorganisation seraient réaffectés au CHU de Rouen. Et même si la direction promet un accès sécurisé aux patients de jour comme de nuit, la CME (Commission médicale d’établissement) maintient une opposition ferme.

"Le Belvédère c’est un établissement public de santé, ce n’est pas une structure privée. Il y a la maternité, mais il y a aussi de la chirurgie gynécologique, de la chirurgie plastique, des IVG… Nous avons des urgences 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Aujourd’hui, on appuiera sur un petit interphone… Et ça nous rend vraiment tristes", conclut Dr Vincent Ducrotoy.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information