Le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, va-t-il devenir le patron du Parti socialiste ?

Le Parti socialiste se choisi un chef. Le maire de Rouen est qualifié pour le second tour face au sortant Olivier Faure. Les militants socialistes sont appelés aux urnes ce 19 janvier pour trancher.

Qui l'emportera ? Le Premier secrétaire sortant du Parti socialiste Olivier Faure, et le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol s'affrontent ce jeudi 19 janvier 2023 pour prendre la tête du PS, un duel à l'issue incertaine dans une ambiance tendue. 

Dans la section locale du PS de Rouen, lors du premier tour le 12 janvier dernier, tous les militants en sont persuadés : leur champion, "NMR", sera le prochain patron des roses. Ce soir-là, c'est un véritable plébiscite pour le maire de Rouen. À domicile, il écrase la concurrence. Des dizaines de bulletins à son nom, deux petites voix pour Olivier Faure, rien pour Hélène Geoffroy. Au niveau national, Nicolas Mayer-Rossignol arrivera à la seconde place, 20 points derrière le premier secrétaire candidat à sa réelection, M. Faure. "Nous avons mis la direction sortante en minorité", argue le maire de Rouen.

L'élu normand a récolté 30,51% des voix, derrière Olivier Faure 49,15%. Il est aujourd'hui persuadé de défendre "une gauche crédible". Nicolas Mayer-Rossignol considère son score du premier vote comme "une belle surprise", assurant que "la dynamique" est de son côté. Depuis, il a été rejoint par la candidate arrivée troisième, Hélène Geoffroy. 

Pour le maire de Rouen, l'idée est de présenter une "troisième voie", entre celle portée par Olivier Faure, partisan de l'accord de gauche Nupes conclu en mai 2022 entre le PS, LFI, EELV et le PCF, et celle de son ancienne rivale Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin, hostile à cette alliance. "NMR" considère la NUPES comme "un accord électoral passé", qu'il ne veut pas quitter mais modifier, pour que le PS soit "allié mais pas aligné". 

La maire de Rouen en rassembleur des socialistes ?

Un "manque de clarté" qui exaspère Olvier Faure. "La vie politique, c'est des choix", dit-il, s'interrogeant des "circonvolutions" de son rival, désormais soutenu par Mme Geoffroy clairement anti-Nupes. 
Nicolas Mayer-Rossignol ne doute pas: il est "le seul qui peut rassembler" le PS, menacé selon lui de "scissions". 

Déjà fort du soutien de la maire de Paris Anne Hidalgo, de la présidente de l'Occitanie Carole Delga, il a obtenu lundi celui de l'ex-président de la République François Hollande. "Dis-moi qui sont tes soutiens, je te dirai qui tu es", ironise M. Faure, qui a reçu lui l'appui du maire de Marseille Benoît Payan. Au sein du PS, les proches d'Olivier Faure ne sont pas tendres avec "NMR", évoquant ses discours aux allures de "prêches".   

On l'appelle le curé. Il est d'une suffisance totale

Un opposant au sein du PS

Entré au PS en 2005, aux côtés de Laurent Fabius, Nicolas Mayer-Rossignol a vite brûlé les étapes. Il est devenu en 2013, à 36 ans, le plus jeune président de conseil régional (de Haute-Normandie), et en 2020, il est élu maire de Rouen, puis président de la métropole. 

"Je ne suis pas un apparatchik", assène-t-il. Le maire de Rouen se targue d'une "vraie expérience de terrain d'une grande expérience professionnelle dans le privé et le public" ainsi que dans "les institutions européennes".

Nicolas Mayer-Rossignol assure "faire le rassemblement de la gauche, dans les actes. Dans ma majorité métropolitaine, il y a toute la gauche, y compris LFI". Le maire de Rouen a défilé dans les rues de la capitale normande ce 19 janvier aux côtés des syndicats et des autres partis politiques de gauche pour manifester contre la réforme des retraites portée par le gouvernement. L'alliance dans la rue, c'est oui pour "NMR" même si le candidat au poste de 1er secrétaire estime que "pour battre la droite il ne suffit pas de battre le pavé".

"NMR, un aigri" ?

De leurs côtés, ses détracteurs le voient comme "un aigri" déçu de l'accord Nupes aux législatives, où il a d'ailleurs soutenu plusieurs dissidents face aux candidats de l'alliance.

"Il pilotait la campagne d'une socialiste dissidente face à ma candidature", relate à l'AFP Maxime Da Silva, ex-candidat LFI-Nupes de la 1ère circonscription. "Ils ont mené une campagne davantage contre la Nupes que contre l'extrême droite ou la majorité", note-t-il, même si au second tour, il "a fait l'effort de venir au meeting que j'organisais".

Les adhérents du PS votent de nouveau ce jeudi entre 17h00 et 22h00 pour choisir leur Premier secrétaire, avant un Congrès du PS du 27 au 29 janvier à Marseille.

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