Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT s'est rendue jeudi 4 juillet 2024 devant l'usine Renault de Cléon, puis à la Chapelle Darblay à Grand-Couronne, pour soutenir les candidats du Nouveau Front populaire. Elle était l'invitée du journal ICI 12/13 de France 3 Normandie.
En visite en Seine-Maritime, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, a rencontré, jeudi 4 juillet 2024, les salariés de l'usine Renault à Cléon aux côtés d'Alma Dufour pour appeler au vote pour le Nouveau Front Populaire (NFP).
Puis, à Chappelle Darblay à Grand-Couronne, pour soutenir les candidats du NFP.
Heureuse de recevoir, avec @EdouardBenard76, @alma_dufour et @NicolasMayerNMR, le soutien de @BinetSophie, secrétaire générale de la CGT.
— Florence Hérouin Léautey (@Fleautey) July 4, 2024
À Chapelle Darblay, elle a rappelé que le monde du travail avait besoin de députés républicains, pour faire barrage et pour gagner ! pic.twitter.com/Bpw8EQq3iJ
Merci à Sophie Binet, pour sa venue à Grand-Couronne et pour son soutien. Merci de rappeler que le RN est l’ennemi des travailleurs et l’ami des grands patrons. Que le NFP porte un programme de progrès social et de justice. À leur tour de faire barrage. pic.twitter.com/D7szN1os1w
— Alma Dufour (@alma_dufour) July 4, 2024
Elle était l'invitée plus tôt dans la journée de l'édition ICI 12/13 du journal de France 3 Normandie. Elle a répondu aux questions de notre journaliste Karima Saidi.
"Le RN n’est pas un parti comme les autres"
En Normandie, le rassemblement national est arrivé en tête de 11 circonscriptions sur 15 y compris dans des territoires historiquement marqués à gauche. Comment vous expliquer ce changement de vote des électeurs de ces territoires-là ?
Parce que l’extrême droite prospère dans le déclassement. Quand on ferme une usine, quand on ferme un service public, c’est un député d’extrême droite qu’on fait élire. Et le problème, c’est que des usines et des services publics, on en a fermé beaucoup trop ici, à cause de la politique d’Emmanuel Macron.
Ce que je suis venue dire ici avec la CGT aux salariés, c’est de ne pas nous tirer une balle dans le pied dans toutes les luttes que nous menons pour l’emploi industriel. À chaque fois, on a pu compter sur la présence des élus locaux ou des députés, qui ont été un point d’appui déterminant sur les questions d’énergie, la sauvegarde de l’alpine…
Il faut faire très attention à ne pas voter pour des candidats ou des candidates qu’on ne connaît absolument pas, pour lesquelles il n’y a même pas de photo sur la profession de foi, et pour lesquelles, chaque jour, on découvre des horreurs supplémentaires.
Le Rassemblement national n’est pas un parti comme les autres. C’est un parti raciste, sexiste, homophobe violent et donc le vote de ce dimanche, ce n’est pas une question de droite ou de gauche. C'est une question de l’avenir de la liberté, de l’égalité, de la fraternité et des valeurs fondamentale de notre République.
C’est la première fois que votre syndicat se positionne dans une élection. C’est compliqué pour vous cette position ?
Non d’abord ce n'est pas la première fois, la CGT a toujours pris ses responsabilités. En 2002 en 2017, en 2022, nous avons appelé à voter pour Jacques Chirac, puis pour Emmanuel Macron pour faire barrage à l'extrême droite car il n’y a pas pire danger pour les travailleurs et les travailleuses que l’extrême droite.
L’extrême droite est très proche des milieux d’affaires et des patrons : c’est la raison pour laquelle, dans son programme, elle ne défend pas l’augmentation des salaires et des pensions. Elle ne défend pas les services publics.
Au contraire, elle prévoit une cure d’austérité pour nos services publics. Et puis sur la réforme retraite, revirement maximum, puisqu’il n’y aura pas d’abrogation de la réforme des retraites.
Interview de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT :
"On a besoin de services publics de proximité"
Ce nouveau Front populaire compte l’abroger cette réforme de la retraite, est-ce utopique ou réalisable ?
C’est tout à fait réalisable d’abroger la réforme des retraites, puisque toute l’année dernière, la quasi-totalité de la population française voulait l’abroger. Et puis de très nombreux experts disaient qu’elle n’était pas utile, et qu’on pouvait trouver d’autres sources de financement, puisque c’était une dizaine de milliards qui était en jeu.
Donc évidemment en votant dimanche, l’enjeu, c’est donc non seulement de battre l’extrême droite mais aussi de mettre le progrès à l'ordre du jour. Ce que nous voulons gagner, c’est l’abandon définitif de la réforme de l’assurance chômage, l’abrogation de la réforme de retraite, l’augmentation des salaires et des pensions et l’investissement pour nos services publics.
On a besoin de services publics de proximité, je pense notamment aux Ehpad et aux hôpitaux qui vont très mal. Et pour ça, il faut avoir des élus de gauche qui puissent porter ses orientations là, pour changer la politique économique et sociale d'Emmanuel Macron.
Le programme du Rassemblement national, il est dans la continuité directe de l’action d’Emmanuel Macron en matière économique et sociale. De nouveaux cadeaux pour les plus riches et pour les grandes entreprises. Rien pour les salariés.