Noémie et Peggy sont tapissières, installées à Rouen. Elles profitent du boom de la décoration d'intérieur, notamment sur les réseaux sociaux pour démocratiser leur métier, qu'elles conçoivent comme artisanal, traditionnel et écologique.
Le tapissier n’est pas celui qui pose du papier peint, ni celui qui fabrique des tapis. Ce métier a beau venir du fond des âges, beaucoup de personnes se mélangent les pinceaux quant à son identification. Et s'il est vrai qu'à l'origine, la racine du mot tapissier provient bien de "tapis", ce métier pluridisciplinaire nécessite bien d'autres compétences.
Un métier pluridisciplinaire
Comme nous l'expliquent Noémie et Peggy, tapissières à Rouen, leur métier consiste à restaurer, ou simplement customiser, le mobilier d'intérieur. Elles peuvent ainsi être amenées à réaliser l'intégralité d'un décor en confectionnant des rideaux, en posant des revêtements tendus sur les murs et plafonds, mais aussi à garnir et recouvrir canapés et fauteuils.
Que ce soit en siège, en rideaux ou en abat-jour, le champ des possibles est énorme !
Noémie
Noémie rajoute que pour être un bon tapissier, il faut un sens artistique et une certaine habileté manuelle, car certaines techniques sont pointues. Des connaissances solides en histoire de l’art sont également indispensables.
L'évolution au féminin
S'il était historiquement réservé aux hommes, parce que très physique, le métier de tapissier s'est radicalement transformé au fil des siècles. L’évolution des matériaux et des techniques ont permis aux femmes de devenir tapissières. Il reste bien entendu des tâches musclées, mais aujourd'hui, les femmes ont su tirer leur épingle du jeu, notamment grâce à leur sensibilité naturelle et leur goût plus prononcé pour la décoration d'intérieur et la mode. Certaines sont devenues de véritable source d'inspiration pour les passionnés de déco sur Instagram.
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Sur les réseaux sociaux, la décoration d’intérieur est devenue une passion partagée par bon nombre de personnes. Créer son petit cocon, se sentir bien chez soi a pris une importance particulière depuis la covid et ses confinements successifs où l’on s'est retrouvé à temps plein chez soi pendant plusieurs mois.
Une seconde vie
Si Noémie savait qu'elle voulait être tapissière depuis ses 10 ans, sa partenaire Peggy a découvert ce métier atypique sur le tard, lorsqu'elle a ressenti le besoin de se reconvertir professionnellement. Ancienne RH d'un grand groupe, Peggy a besoin à la quarantaine de retrouver un sens au travail.
Ce métier artisanal a comblé son besoin de créer quelque chose de concret, avec ses mains.
Mais c'est aussi le côté écolo qui l'a attiré vers cette nouvelle carrière. Donner une seconde vie à des objets, souvent chargés d'histoire, dans un monde où l'on consomme les yeux fermés. C'est ce qui la rend fière de son travail au quotidien.
Il y a autant de projets différents que de clients et d’intérieurs différents : des appartements, des maisons, des lieux historiques et même des châteaux !
Peggy
Pour Noémie, c'est la joie lisible sur le visage de ses clients lors de la livraison de ses œuvres qui la fait le plus vibrer.
Et parfois, ce métier lui réserve bien des surprises :
On retrouve souvent des objets dans les fauteuils. Des pièces de monnaie du monde entier, des portables premières générations, des listes courses en anciens francs, des petits jouets, des clefs de voitures, un pistolet de la résistance, des coupures de journaux ou encore des lettres d'amour ou de scrabble.
Noémie
Comment devenir tapissier ?
Si vous aussi, vous voulez devenir tapissier, sachez que deux voies s'offrent à vous :
- un bac pro sur trois ans en continu
- l'alternance avec deux ans de CAP suivi de deux ans de BP (brevet professionnel).
Bien évidemment, comme dans tous les métiers, le plus important est la motivation et le courage !