Le tribunal de commerce de Rouen (Seine-Maritime) a rendu sa décision ce jeudi 29 février 2024. Il a rejeté l’offre de reprise des boulangeries Luval. Les boutiques vont fermer leurs portes définitivement.
Les boulangeries Luval ne seront pas sauvées. Jeudi 29 février 2024, le tribunal de commerce de Rouen (Seine-Maritime) a rejeté l’offre de reprise après la liquidation judiciaire prononcée en janvier 2024.
90 licenciements
Le groupe Luval avait déjà fermé quatre boutiques : trois au Havre et celle située rue du Gros-Horloge à Rouen. Pour les huit boutiques restées ouvertes, le dirigeant Fabrice Antoncic espérait un rachat par le une autre enseigne de boulangerie.
Celle-ci prévoyait une hausse des tarifs, une évolution de la gamme et l'ouverture d'un kiosque avec pour objectif : relancer l'entreprise et sauver la majeure partie des emplois. Mais cette décision du tribunal acte officiellement le licenciement des 90 employés et la fin définitive de l'activité.
Dans son jugement, le tribunal estime que "le manque de fonds propres auquel le cessionnaire refuse de pallier rend très probable la création d'un nouveau passif entraînant l'ouverture d'une nouvelle procédure collective. Cette procédure conduirait à la perte des emplois repris et fragiliserait des créanciers déjà impactés par la présente situation et leurs propres emplois".
"Venez nettoyer la boutique, on ferme ce soir"
Pour les salariés c’est la douche froide, tous attendaient cette décision de justice. Au moment de l’officialisation de la décision, leur responsable leur a envoyé ce message que nous avons pu consulter :
J’ai le regret de vous annoncer que notre offre n’a pas été acceptée. Notre boutique fermera ses portes ce soir. Je compte sur vous pour nettoyer demain et samedi notre boutique.
Un responsable d'un magasin Luval
Le groupe représentait 12 boulangeries et 130 salariés au total. Nous avons joint Fabrice Antoncic qui ne comprend pas cette décision : "je suis choqué. Cette offre de reprise était basée sur une offre complètement différente de ce qui a été fait par le passé. Là, j'ai quatre heures pour fermer proprement et dignement".
Une perte de 309 000 euros
En janvier 2023, une procédure de sauvegarde avait été mise en place pour tenter de sauver l’entreprise. Force est de constater que cette mesure n’aura pas été suffisante puisqu’en décembre après cessation de paiements, elle est placée en redressement judiciaire.
Les juges considèrent que malgré la réduction des effectifs, une amélioration de la marge et des charges stables, Luval a enregistré une perte de 309 000 euros, rien que pour le premier semestre.
Un des salariés nous avait confié que l'ambiance de travail était compliquée et tendue. Après cet article, d'autres salariés avaient au contraire tenu à défendre leur patron.