Depuis ce lundi 12 février 2024, l'usine Revima, située à Caudebec-en-Caux (Seine-Maritime), est entièrement bloquée. La circulation est à nouveau perturbée au niveau du Pont de Brotonne, ce mardi 13 février.
Le mouvement a débuté ce lundi tôt le matin. Il a été reconduit ce mardi 13 février 2024. La circulation est de nouveau très compliquée aux abords de l'usine, sur la départementale 982, au niveau du Pont de Brotonne. Les syndicats le promettent : sans réponse de la direction, le mouvement s'inscrira dans la durée.
"Personne ne rentre, personne ne sort."
Des salariés de Revima, une entreprise de maintenance aéronautique, sont mobilisés depuis ce lundi 12 février 2024, tôt le matin, sur le rond-point devant leur usine au pied du pont de Brotonne, occasionnant de sérieux embouteillages à Caudebec-en-Caux (Seine-Maritime).
Les barrages ont été levés vers 10 heures, puis ils ont repris vers 15 heures. Revima emploie plus de 600 personnes à Rives-en-Seine, siège social et usine historique du groupe.
Un désaccord sur l'augmentation des salaires
"Déterminés, et si cela dure dans le temps, nous avons d'autres axes stratégiques, on sait comment la société fonctionne", prévient l'un des membres du syndicat FO, Force Ouvrière.
Pour faire entendre leur voix, pendant plusieurs heures, les salariés ont organisé des barrages filtrants sur les principaux axes routiers, laissant passer les véhicules au compte-gouttes, "la grande majorité des gens ont la patience, ils nous encouragent même", a indiqué Mohamed El Ghazouani, délégué syndical CGT.
Sur l'un des tracts distribués, on pouvait y lire "Augmentez les salaires !". Les dernières négociations se sont déroulées la semaine dernière, elles se sont stoppées jeudi 8 février. En cause : un désaccord sur l'augmentation des salaires.
On nous demande toujours plus, toujours plus, et quand la société va mieux, il faut que les salaires s'en ressentent. Ce que les salariés demandent c'est l'inflation, on ne demande pas au-dessus. Aujourd'hui, ils [la direction, ndrl] ont dû mal à comprendre cela.
Vincent Bayle, Délégué syndical FO Revima
Un conflit qui pourrait durer
Un système de 3/8 a été mis en place dans le but de se relayer tout au long de la journée et de la nuit.
L'inflation est à 4,9%, malgré cela notre direction n'a pas accepté d'écouter les revendications de la CGT... J'étais encore au téléphone avec le directeur ce dimanche pour sortir de cette impasse et ne pas rentrer dans un conflit social.
Mohamed El Ghazouani, Délégué syndical CGT
Avec un taux de grévistes s'élevant à 70 % selon les syndicats, les représentants syndicaux dénoncent "un ras-le-bol général au niveau des salaires, concernant l'organisation", alors que "les carnets de commandes sont pleins à craquer".
Par voie de communiqué, la direction a fait connaître sa position.
La direction du site, malgré la fragilité de sa situation économique, a tenu à proposer aux représentants des salariés un budget d’augmentations salariales notablement supérieur à l’inflation prévue en 2024. Aujourd’hui, l’arrêt de l’outil de production remet en cause le redressement de l’entreprise. Nous souhaitons que nous puissions retrouver rapidement une situation sereine.
Communiqué de presse de la direction de Revima
Le communiqué rajoute que "la Direction a proposé aux organisations un projet d’accord qui prévoit un budget d’augmentation de 3,8% garantissant à l’ensemble des salariés une amélioration de leur pouvoir d’achat et un accord d’intéressement qui permet d’associer les salariés à la performance économique".
À ce stade cette perspective ne paraît pas assez suffisante.
Les syndicats préviennent que de nouveaux barrages seront mis en place et qu'ils dureront "tant que la direction ne reprendra pas les négociations".