"On pourra bientôt en vivre et s'y consacrer à 100%" : après les JO de Paris 2024, le basket 3x3 veut rêver plus grand

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Depuis mardi 20 août 2024, le Kindarena de Rouen accueille l'Open de France de basket-ball 3x3. Un tournoi qui fait s'affronter les meilleures équipes du championnat national. Quelques semaines après la médaille d'argent obtenue à Paris, le sport espère convertir ce coup de projecteur en financements pour professionnaliser la discipline.

Depuis ce vendredi 23 août, ça y est, place à la compétition seniors du basket 3x3 au Kindarena de Rouen (Seine-Maritime).

Les meilleurs joueurs de France

Pendant deux jours, l'antre du Rouen Métropole Basket accueille donc l'élite de ce sport mis en lumière par les Jeux OIympiques de Paris. Nos tricolores Lucas Dussoulier, Jules Rambaut, Franck Seguela et Timothé Vergiat sont en effet repartis avec la médaille d'argent autour du cou. 

Revivez l'épopée des Bleus ici : 

L'Open de France, c'est un peu l'apothéose du championnat national 3x3. Les meilleurs clubs du circuit s'y affrontent pour déterminer qui sera le grand vainqueur de cette saison 2023/2024, dans les catégories masculine et féminine.

En tout, 28 équipes vont se disputer le titre ultime de cette discipline avec plusieurs spécificités par rapport à son grand frère : le basket-ball 5x5. 

5000 euros à gagner en cas de victoire

Ce vendredi après-midi, place aux phases de poules côté filles et garçons. En trois matches de 10 minutes, les équipes ont peu de temps pour briller et faire la différence si elles veulent se qualifier pour les phases finales et espérer encaisser le cash prize de 5000 euros décerné aux vainqueurs.

Sur le terrain, ça grouille de talents individuels. Avec le rythme très rapide imposé par le chrono (une possession de balle ne peut dépasser 12 secondes par équipe), et d'un espace plus important qu'en 5x5, la discipline fait la part belle aux fulgurances d'une personne, qu'elles soient le fait d'une domination athlétique ou de qualités techniques.

Des joueurs issus des compétitions de 5x5

Mais les schémas tactiques ne sont pas en reste, même avec deux joueurs en moins par équipe. Certains viennent d'ailleurs directement des championnats de N1 (troisième division nationale) ou N2 de basket 5x5 où les systèmes de jeu collectifs sont déterminants pour la victoire. 

En 3x3, un seul mot d'ordre : imprimer son tempo. L'équipe qui dicte le rythme de la partie, avec des passes rapides et des attaques percutantes au panier, est souvent celle qui termine devant au score.

À ce petit jeu, l'une des équipes présente cet après-midi semble particulièrement à l'aise. Après deux confrontations, les quatre garçons du Basket Club Ermont (Val d'Oise) sont déjà... à deux victoires.

"Cinq entraînements par semaine"

Il faut dire que les coéquipiers de Jenny Kanana ont dominé toute l'année la Superleague (l'élite du basket 3x3 national). Le capitaine de ce quatuor est tombé "amoureux" de la discipline en 2019. Avec son équipe, ils font partie des rares structures françaises considérées comme professionnelles. 

"Cela signifie entre quatre et cinq entraînements par semaine, souligne le jeune homme de 24 ans, ainsi qu'une demi-journée de musculation. Au total, ça représente environ 16 heures sur une semaine." Un emploi du temps serré pour celui qui est aussi étudiant en master de finance à côté de sa pratique sportive.

"Il n'y a pas de secret, il faut de l'argent" 

Des efforts qui commencent à payer. L'équipe 3x3 du club d'Ermont est aujourd'hui considérée comme l'une des cinq meilleures équipes nationales.

"On cherche maintenant à atteindre le niveau international en participant au 'World Tour" et aux compétitions 'Challenger', sourit Jenny Kanana. Mais pour atteindre ce niveau-là, il n'y a pas de secret, il faut de l'argent. Notamment pour payer les déplacements en Chine, en Inde, ou à Abu Dhabi, ainsi que les frais d'inscription aux tournois."

Alors où trouver cet argent ? Pour l'heure, les clubs ne sont pas en mesure de financer complètement leurs équipes 3x3. Les joueurs touchent rarement des salaires et ne se rémunèrent que grâce aux cash prizes (les gains des tournois).

"Hormis le top 100 mondial des joueurs de la discipline, tous doivent avoir une activité salariée à côté pour gagner leur vie", explique Olivier Marvillet, entraîneur de l'équipe 3x3 d'Ermont.

"On pourra bientôt en vivre et s'y consacrer à 100%" 

La réponse est donc pour l'instant à chercher du côté des sponsors. C'est là que la visibilité glanée par la discipline aux JO de Paris pourrait faire toute la différence.

En attirant les marques et les entreprises susceptibles d'investir dans ce sport de plus en plus médiatisé. "Grâce à ça, on pourra bientôt en vivre et s'y consacrer à 100%", jubile Jenny Kanana.

Et ces contrats de sponsors plus juteux pourraient aussi faire grimper le montant des cash prizes de tournoi, qui ne représentent aujourd'hui que quelques milliers d'euros à se partager entre vainqueurs.

À terme cela signifierait des revenus plus stables pour les clubs qui pourraient donc salarier les joueurs et attirer plus de talents dans le monde du basket 3x3. Plus de visibilité, plus de financements, et donc une discipline plus professionnalisée. CQFD.

Kindarena : l'entrée est gratuite

Reste donc à savoir comment la discipline utilisera ce tremplin des JO pour continuer de briller aux yeux du public. Premiers éléments de réponse ce samedi 24 août, au Kindarena de Rouen, avec les phases finales du tournoi Seniors de l'Open de France.

C'est à vivre sur la chaîne Youtube de la Fédération française de Basket-Ball. Ou tout simplement sur place. L'entrée est d'ailleurs gratuite.

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