Le temps n'a pas été tendre ces dernières semaines, impactant les récoltes des primeurs. Certains sont obligés de baisser leurs prix pour écouler leur marchandise. Les marchés normands sont-ils impactés ?
Concombres, melons, pêches... Ils ont du mal à trouver preneur. Et pour cause, ces fruits de saison subissent les effets du mauvais temps. Entre pluie presque incessante et fraîches températures, certains fruits et légumes développent des maladies.
"La saison est pluvieuse donc la production est moins forte que les années précédentes. On est plus impacté sur les maladies. On a moins de salades par exemple parce qu'il fait froid, il fait 16°C la nuit...", explique Océane Foissotte, maraîchère. Elle estime ses pertes de salades à 10%.
Sur son étal au marché d'Yvetot, elle explique que les sols trop humides de son exploitation basée à Grémonville ont empêché les haricots verts, les patates douces ou encore les carottes de pousser.
Le melon ne grossit pas cette année. Il n'est pas sucré à cause de la météo et n'arrive pas à maturité.
Océane Foissotte - MaraîchèreFrance 3 Normandie
C'est d'ailleurs à cette période qu'il se vend le plus habituellement (75% des achats de melon se font en juillet et en août selon Interfel).
Des réductions ou dons de marchandises
Même si "l'achat est toujours pareil et que les clients veulent toujours les produits", comme l'explique Océane Foissotte, il faut trouver des solutions pour limiter les pertes de marchandise. Cette année, par exemple, elle explique que les concombres se vendent moins car "il ne fait pas assez chaud pour en consommer".
Elle, ne peut pas se permettre de casser les prix. "Nous, on pratique le prix juste que doit payer le consommateur par rapport à nos charges. On ne peut pas trop baisser nos prix." Alors pour ne pas perdre de stock, elle explique faire "appel aux épiceries solidaires".
Pour les revendeurs, il est plus simple de faire des réductions. Mokhtar Chibani est primeur au marché de Saint-Etienne-du-Rouvray. "Tout ce qui est pêche, abricot, nectarine, melon, ça tourne vite. Les fruits de saison, ça ne tient pas beaucoup. C'est très fragile." Pour écouler son stock, il explique offrir quelques produits en plus à ses clients.
Nous, on perd beaucoup, on a reculé un peu au niveau du chiffre d'affaires. On achète au fur et à mesure donc on diminue les achats et on essaye de jouer au niveau des prix.
Mokhtar Chibani - PrimeurFrance 3 Normandie
Autre conséquence observée liée au mauvais temps, les terrasses moins fréquentées ont induit un recul des commandes de matière première. Certains maraîchers observent une baisse des ventes de marchandises avoisinant les 30%.