Une étude scientifique constate la disparition de 50 % des vertébrés en quarante ans. Le parc zoologique de Val-de-Reuil (Eure) met en place, à son niveau, des programmes de conservations.
Les chercheurs assurent apporter des conclusions "extrêmement prudentes". Et pourtant, les chiffres avancés sont impressionnants : plus de 50 % des animaux vertébrés terrestres ont disparu depuis quarante ans. Presque l'ensemble des animaux ont perdu au moins 30 % de leur aire de population, sites où leur présence a été constaté.
Gerardo Ceballos (Université nationale autonome du Mexique), Paul Ehrlich et Rodolfo Dirzo (Stanford) ont publié dans les Proceedings of the National Academy of Science une étude alarmante confirmant le phénomène de "sixième extinction de masse" des espèces animales.
L'étude frappe d'autant plus les esprits que l'échantillon analysé est impressionnant : plus de 27 000 espèces analysées et un focus sur les populations de 177 mammifères - en lieu et place de l'habituel intérêt pour les espèces disparues, moins représentatives de l'évolution de la faune au niveau mondial. L'Union Internationale pour la préservation de la nature avait fait le même constat pour les animaux invertébrés terrestres - en recul de 42 % - et les invertébrés marins - de 25 %.
Le principal responsable, désigné par les auteurs ? L'Homme, et son emprise de plus en plus importante sur les espaces naturels, partout dans le monde. Pour rétablir la situation, "la fenêtre d'opportunité se referme rapidement" prévenaient déjà les auteurs dans une étude de 2015. Une trentaine d'année environ selon eux.
Face à cette urgence, les parcs zoologiques peuvent constituer une partie de la solution. Les programmes de conservation d'espèces menacées, comme le guépard et les crocodiles d'Afrique (seulement 400 espèces encore dans la nature), sont mis en place en Normandie : Biotropica, dans l'Eure, a par exemple accueilli trois guépards du Soudan au début de l'année. Il ne reste aujourd'hui que 2 000 individus de cette sous-espèce, 7 000 guépards en tout dans le monde. "Dans la nature, nos guépards sont principalement menacés par l'activité humaine", complète Laetitia Lassalle, assistante de direction zoologique serre Biotropica.
Le programme de conservation est européen et permet l'échange d'individus pour une reproduction génétique entre parcs zoologiques voulu bénéfique pour l'espèce. "L'objectif est de garder des lignées qui soient viables, et continuer à pouvoir présenter ces animaux", explique Laetitia Lassalle.
Pour les crocodiles d'afrique, c'est le parc de Val-de-Reuil qui est à l'initiative. "Nous avons 5 adultes, et deux petits sont arrivés en octobre 2015", note Laetitia Lassalle. "Etant donné que tout va bien à Biotropica avec cette espèce, il nous paraissait important de mettre en place un programme d'élevage". Les États-Unis et le Zoo d'Abidjan pourraient y participer.
VIDEO. Reportage de Sylvie Callier et Myriam Libert. Avec Laetitia Lassalle, assistante de direction zoologique serre Biotropica