La ville de Rouen (Seine-Maritime) manque de nature, de parcs et de jardins. La municipalité a donc lancé un vaste plan de renaturation pour inciter les espèces végétales et animales à coloniser la ville.
Les rouennais disposent de 32m2 de verdure par habitant. C'est trois fois moins qu'à Marseille, et bien en dessous de la moyenne nationale qui est de 48m2. Si l'on pose la question aux habitants, le constat est le même. "Rouen n'est pas une ville assez verte je trouve. Moi je viens de Nantes où il y a plein de parcs !" nous raconte une jeune femme. "A part le square Verdrel près du musée des Beaux-Arts, et les jardins de l'hôtel de ville, je vois pas grand chose...ah si les quais de Seine un peu", comptabilise un monsieur.
Si Rouen dispose de plusieurs poumons verts, notamment son magnifique Jardin des plantes -espace vert de 8 hectares sur sa rive sud-, plus de la moitié de son territoire est urbanisé. Pour y remédier, la municipalité s'est engagée dans un projet de renaturation.
Laisser la nature reprendre ses droits
La terme de renaturation, ou renaturalisation, exprime l'idée d'une réparation. Il s'agit pour les espèces vivantes, animales ou végétales, de retrouver leur milieu naturel, perturbé par l'urbanisation, ou dégradé par les activités humaines. L'idée est donc d'inciter la faune et la flore à reprendre leurs droits en colonisant la ville. La municipalité a par ailleurs commandé un inventaire sur la biodiversité à Rouen, pour identifier et quantifier ces espèces. La ville s'engage à restaurer le bon état écologique de ses sites à travers des opérations d’aménagement, de gestion des espaces et de sensibilisation des usagers.
Il faut végétaliser la ville mais il faut le faire dans la continuité, c'est fondamental. On veut créer des corridors verts qui vont permettre aux espèces de circuler et de se brasser
Julien Goosens, directeur adjoint nature en ville et paysage de la ville de Rouen
Plusieurs actions ont été mises en place, comme celle de laisser la nature en liberté dans les cimetières. "Sans pesticides, la nature s'invite en ville" peut-on lire sur des affichettes, à destination de ceux qui seraient tentés d'arracher toutes ces mauvaises herbes ! Car il s'agit bien ici de récréer un réservoir de biodiversité.
Dans quelques mois, une canopée urbaine devrait voir le jour allée Eugène Delacroix, dans le prolongement de la place du musée des Beaux-Arts. La ville a également identifier d'autres sites pour accueillir de nouveaux projets verts dans les années à venir.
Sur son site internet, la ville rappelle que plus de 6.000 espèces ou variétés de plantes peuvent trouver une place au cœur d’un milieu urbain (source JBF). Un territoire intégrant 30 % d’espaces naturels permet de diminuer de 50% l’effondrement des espèces. Végétaliser la ville était une promesse de campagne de l'actuel maire Nicolas Mayer-Rossignol. L'objectif affiché est de passer de 17 à 25% d'espaces verts et naturels dans la ville.