Le procès en béatification du père Jacques Hamel va commencer. Son ouverture a été annoncée ce jeudi 13 avril 2017 en la Cathédrale Notre-Dame de Rouen. Une procédure qui prendra des années.
L'enquête pour le procès en béatification du père Jacques Hamel, prêtre catholique égorgé en juillet 2016 par deux jihadistes dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen, a été lancée ce jeudi 13 avril 2017 en la Cathédrale Notre Dame de Rouen. L'annonce officielle en a été faite par l'archevêque de Rouen, Mgr Dominique Lebrun, lors de la messe chrismale, la cérémonie de la Semaine sainte au cours de laquelle sont
bénites les "saintes huiles" des sacrements, en présence de tous les prêtres du diocèse.
A l’issue de cette messe chrismale, une prière d’intercession a été distribuée aux fidèles.
prière d'intercession pour le père Hamel
Le pape François avait exceptionnellement accepté à l'automne de raccourcir le délai avant l'ouverture de ce procès en béatification, habituellement fixé à cinq ans. S’il aboutit positivement, le martyr du Père Jacques Hamel sera alors officiellement reconnu selon le critère de l’Eglise catholique : avoir subi la mort pour sa foi en Jésus Christ. Le défunt aura alors le titre de bienheureux.
Le Père Paul Vigouroux, en tant que postulateur, est chargé de conduire ce procès qui comprend deux grandes phases : une enquête diocésaine et l’examen de la cause à Rome. L’archevêque de Rouen a également consulté l’assemblée des évêques de France et la Congrégation romaine pour la Cause des saints.
L’enquête diocésaine est donc désormais ouverte. Les fidèles sont appelés à témoigner spontanément. En fait, beaucoup n’ont pas attendu pour écrire à l’archevêque. Une cinquantaine de personnes seront, convoquées. Ce sont les témoins directs de la mort du prêtre mais aussi ceux qui l’ont côtoyées de plus près : famille, prêtres, paroissiens, amis. Les auditions ne sont pas publiques mais faites en présence d’officiers assermentés.
Parallèlement, les écrits du Père Jacques Hamel seront examinés par des théologiens assermentés. Il s’agit essentiellement des sermons et homélies ainsi que les éditoriaux du bulletin paroissial. Un grand travail de classement a déjà commencé grâce à une équipe compétente d’archivistes.
Le procès en béatification prendra "des mois, voire des années", avait prévenu Mgr Dominique Lebrun à l'automne. La probable reconnaissance du décès du père Hamel en martyr ("mort en haine de la foi") le dispenserait d'obtenir un miracle pour être reconnu "bienheureux".
Il lui en faudrait cependant un pour qu'il soit éventuellement canonisé - donc déclaré "saint" - par la suite.
en vidéo : la messe où est annoncée l'ouverture du procès