C'est ce qu'on appelle un "upgrade", une amélioration dans un système qui fonctionnait déjà bien. Les Dragons de Rouen accueillaient déjà un pôle espoir pour former les jeunes de 18 à 21 ans. Depuis le début de saison, ils ont lancé l'Académie qui permet de les encadrer dès 15 ans, sur le long terme - ça devrait changer les choses.
"C'est un rêve de pouvoir accéder à ces structures professionnelles", lance Eliott, l'un des jeunes Dragons. Ils ont entre 15 et 21 ans et ne rêvent que d’une chose : devenir hockeyeur professionnel. Un chemin souvent semé d’embûches mais cette année à Rouen, c’est différent.
🔥 Portés par un peuple jaune et noir à l’unisson, nos Dragons ont su monter en puissance pour s’imposer hier soir face à Briançon ! 🐉💛🖤 pic.twitter.com/ufen5yn7Kg
— Dragons de Rouen (@DragonsdeRouen) December 7, 2024
Une nouvelle structure de formation est née : il s’agit de l’Académie. Un dispositif qui devrait permettre à certains de rejoindre un jour le plus haut niveau.
Ambiance studieuse
"Non mais là, tu ne peux pas faire de division", lance l'un des jeunes. Il est 16h15, nous retrouvons cinq membres de l'Académie bien loin de la glace. Ils sont dans leur bulle de travail au campus Saint-Marc de Rouen, eux qui sont encore au lycée.
Leur formation leur permet d'avoir des horaires aménagés mais le programme reste le même. Les journées sont bien chargées. Du réveil à 6h45 jusqu’à la fin des cours, bien souvent vers 17h.
Et pas d’inquiétude pour les parents, ici tout est sous contrôle. "On est suivis, on est félicités si on a des bonnes notes mais on peut avoir des punitions dans le cas inverse !", sourit Alban.
On a une navette pour enchaîner après les cours. On va à la séance physique vers 17h30 puis entraînement et on rentre rarement avant 21h30 chez nous.
Sören, joueur de l'Académie des Dragons de Rouen
Certains sont en internat, en famille d'accueil ou dans des logements qui appartiennent au club. Et justement, il est déjà l’heure pour eux de retourner à l’entraînement.
Un pari humain et financier
Pendant qu’ils se changent, nous retrouvons Marc-André Thinel, il fait partie des fers de lance de cette académie. Sans nous donner le montant exact, il nous confie que c’est un projet à six chiffres. Un véritable pari, à la fois humain et financier.
Si dans cinq ans, on n'a pas besoin d'aller chercher dix joueurs étrangers mais sept et remplacer les autres par des Français, c'est génial. C'est aussi de l'argent qu'on va récupérer, ça permettrait d'amortir le coût de l'Académie.
Marc-André Thinel, assistant manager du RHE
Avant d'ajouter. "Même pour les supporters, ils s'identifient plus facilement encore quand ils voient des Rouennais sur la glace. C'est super important."
Mais pour en arriver là, il y a encore du travail... mental et physique. A deux pas de la patinoire, la salle dédiée à la préparation physique. Pour donner le ton et le tempo, Hubert Genest, qui prépare aussi l'équipe première des Dragons. "J'aime bien, on progresse vite depuis le début de saison. L'objectif, c'est de devenir des machines", explique l'une des jeunes pousses.
On essaye de leur inculquer cette mentalité de professionnel dans tout ce qu'ils font en dehors de la glace comme le sommeil ou la nutrition aussi.
Hubert Genest, préparateur physique des Dragons de Rouen
Dans le staff, on retrouve aussi Joris Bedin. Les fans le connaissent bien. Après huit ans de bons et loyaux services chez les Dragons, il passe du côté de la formation avec un rêve.
"J'espère que les jeunes voudront venir à Rouen parce que nous serons devenus une référence en la matière. Si on peut faire avancer le hockey français en plus, ça serait magnifique", nous confie Joris Bedin.
38 joueurs remplis de promesses
La première cuvée de l’académie se prépare à hisser la formation rouennaise au niveau des grands d’Europe pour se faire une place petit à petit. Dimitri Bogus, responsable du pôle espoir, c'est-à-dire de la prise en charge des joueurs de 18 à 21 ans, voit en cette nouvelle structure une aubaine pour la formation.
Un jeune joueur de 20 ans a besoin de temps pour apprendre. Le fait de pouvoir travailler sur un athlète de 15 ans change la donne. L'objectif est clair : faire en sorte qu'un maximum de nos formés puissent intégrer notre équipe professionnelle ou qu'ils puissent simplement vivre de leur rêve, même ailleurs.
Dimitri Bogus, responsable du pôle espoir
Pendant l'entraînement, les hockeyeurs sont attentifs, à l'affût du but et du moindre conseil pour progresser. Rien ne semble pouvoir freiner leurs ambitions.
"On doit être au top niveau, parfois l'équipe première a des blessés ou des suspendus et on doit être prêts. C'est plaisant de sentir cette confiance quand notre heure vient", souligne Louis Bailleul, joueur de 18 ans qui fait parfois l'ascenseur avec les pros.
Certains resteront en catégories de jeunes pour faire leurs armes, d’autres seront prêtés à des clubs partenaires pour se mesurer à l’intensité du haut niveau. Cette académie est comme un œuf qui n’attend que de voir éclore ses dragons qui enflammeront un jour la patinoire de l’Île Lacroix.