VIDÉO. Alexis Hanquinquant, Brigitte Duboc... Quand des para-athlètes rencontrent les patients de "l'unité des manque un bout"

Le centre régional de médecine physique et de réadaptation UGECAM des Herbiers de Bois-Guillaume, près de Rouen (Seine-Maritime), organisait ce mardi 12 novembre une rencontre entre patients et para-athlètes. Avec un message : il est possible de se reconstruire par le sport.

"Le sport m'a vraiment aidée, ça, je peux le dire, ça m'a vraiment sauvé la vie", confie Brigitte Duboc. Rien ne la prédestinait à la compétition de haut niveau. Pourtant, lorsque la quinquagénaire remplace au pied levé un ami de son club en 2013 à Bangkok, elle décroche le titre de championne du monde de para tir à l'arc. Devenant un modèle pour de nombreux patients.

Objectif : Los Angeles 2028

Aux Herbiers, les échanges sont fournis, les témoignages forts. David Gustin y est en rééducation après un AVC. Son pronostic vital était engagé. Aujourd'hui, il est hémiplégique à gauche, et pratique le para tir à l'arc en tirant avec sa bouche.

Coaché par Brigitte Duboc, celui qui vise les prochains Jeux paralympiques à Los Angeles, en 2028, se réjouit de bénéficier "d'un encadrement de fou" : "elle me donne beaucoup de son temps, beaucoup d'amour, et je veux le rendre."

Autre parcours remarquable, celui d'Alexis Hanquinquant. L'Yvetotais raconte le grave accident de travail dont il est victime en 2010, sur un chantier : "Je prends la décision de me faire amputer. Je vais avoir ce rêve complètement fou de faire les Jeux paralympiques. Je n'ai pas essayé une seule prothèse et je dis à ma femme que je vais faire les Jeux. Elle me dit de redescendre sur Terre !"

Une trentaine de disciplines proposées chaque année aux patients

Sophie Levitre partage son émotion de rencontrer enfin Alexis Hanquinquant, lui aussi rééduqué aux Herbiers au moment de son accident.

Je voulais voir le fameux Alexis, il était dans notre unité, l’unité 300 ! Nous, on appelle ça l’unité des manque un bout.

Sophie Levitre, patiente

Ce qui lui manque, à elle, c'est l'usage de son poignet. Grâce à Brigitte Duboc - encore - elle s'est cependant remise au sport il y a huit mois. Car l'athlète intervient régulièrement aux Herbiers.

Pascaline Godin, directrice du centre, s'en réjouit : "C'est aussi un centre de réadaptation et de réinsertion. On a une équipe de professeurs de sport adapté. Elle est assez conséquente. Ils font essayer beaucoup de sport, une trentaine environ, tout au long de l'année à nos patients."

Regardez le reportage de F. Nicolas et D. Meunier :

durée de la vidéo : 00h01mn57s

Rencontre "Athlètes, patients, soignants" • ©France 3 Normandie

Et comme le dit la directrice, certains des athlètes passés par le centre n’auraient jamais imaginé un jour qu’ils remporteraient une médaille dans une compétition paralympique !