Auteur d'un très bon début saison en National, le FCR effectue un retour en grâce au niveau professionnel. Joueurs et supporters retrouvent le sourire après avoir touché le fond, il y a 10 ans, suite à un dépôt de bilan et une relégation en DH l’équivalent de la 6ème division.
Après une décennie de purgatoire, les Diables Rouges semblent renaître de leurs cendres en enchaînant de bonnes prestations dans un championnat de National (3e division) réputé pour son âpreté.
Les Diables rouges auront bientôt 125 ans
Une dynamique positive insufflée par l’entraîneur Maxime d’Ornano. Aux commandes de l’équipe depuis un an et demi, il a su redorer le blason d’un club qui fêtera bientôt ses 125 ans.
"Les clubs qui ont une histoire ne meurent jamais ! Ils sont amenés à rebondir. On reste sur la même lignée que la saison dernière avec une montée en National, on a perdu quelques joueurs mais ceux que nous avons recrutés se sont très bien intégrés. On a obtenu pour le moment de bons résultats et on peut dire que la mayonnaise a pris", détaille l’ancien entraîneur de Saint-Brieuc.
"On veut mettre des buts et en prendre le moins possible"
Pour son retour en national, le FCR accumule les points et les louanges. Du caractère, un jeu ambitieux et une fierté retrouvée.
"On dit du bien de nous et c’est flatteur. On essaie d’avoir le ballon, on veut mettre des buts et en prendre le moins possible. On s’appuie sur les qualités de nos joueurs en les faisant bien cohabiter. On a un groupe travailleur et fort mentalement, on arrive à arracher des points en fin de match. Il y a aussi de la qualité technique et on est poussé par une ferveur énorme."
Durant ces 10 dernières années on a connu beaucoup de bas mais on a su remonter la pente. On a redonné une dynamique au club pour le remettre dans la lumière.
Clément Bassin, capitaine du FC Rouen
Avec 7 000 supporters en tribunes, le FCR a presque triplé son affluence en une saison. Un rayonnement qui contraste avec des conditions d’entraînements rudimentaires. À quelques centaines de mètres du stade Robert Diochon, le petit vestiaire de l’association sportive Robert Masselin fait office de salle de sport.
"C’est le paradoxe de ce club-là. Le week-end on joue dans un stade magnifique devant 7 000 supporters, mais à l’entraînement on a des infrastructures très modestes. Il y a un travail à effectuer dans ce domaine-là mais le week-end, on oublie tout", relativise l’entraîneur rouennais.
À quand de nouvelles infrastructures ?
Les joueurs préfèrent en rire même s’ils estiment qu’un club comme Rouen est en droit d’attendre des infrastructures plus modernes.
"Je pense qu’on mérite un peu mieux au regard de l’histoire du club et de nos résultats sportifs mais aujourd’hui on fait avec ce que l’on a et on verra avec le temps comment cela évolue", analyse le milieu de terrain Mustapha Benzia.
Les joueurs rouennais avancent avec humilité mais produisent un jeu chatoyant. Maxime D'Ornano dit avoir beaucoup appris à L’INF de Clairefontaine au côté de Francisco Filho, l’ancien adjoint de Ferguson à Manchester United. Ses joueurs, eux, aiment le comparer au maître tacticien Pep Guardiola.
"Je l’appelle Pep parce qu’il aime avoir la possession de balle et qu’il n’a pas de cheveux", plaisante Mustapha Benzia. "Plus sérieusement il est beaucoup dans l’analyse, les statistiques, les petits détails qui nous font gagner du temps".
Méthodiquement, Maxime D’Ornano a construit un groupe performant avec un budget de 3,5 millions d’euros, l’un des plus petits de national.
Les fidèles "Cul rouge" au rendez-vous
Pour les supporters ce retour au premier plan du FC Rouen récompense des années de fidélité. À l’image de Benoit Dubuisson, un fidèle "Cul rouge " qui n’a cessé d’immortaliser la vie du club avec son appareil photo même dans ses périodes les plus sombres. Aujourd’hui, il savoure le chemin parcouru depuis 10 ans.
"Je me rappelle qu’il y a quelques années on nous avait conseillé d’oublier le FCR et de passer à autre chose mais on n'a rien lâché. Aujourd’hui on a un bon groupe, le coach leur a donné la 'grinta' ! Ils ont envie de se défoncer et de progresser pour jouer à ce niveau-là".
Le promu fait déjà figure de belle surprise et peut espérer une nouvelle montée. Mais avant de rêver Le FCR devra assurer son maintien. Cette saison 6 clubs seront relégués pour seulement 2 promus en ligue 2.