Prévention, masque, dose de rappel, autotest... Le COVARS, instance qui a remplacé le Conseil Scientifique, a émis des recommandations "en prévision des prochaines fêtes de fin d'année, source d'importants brassages intergénérationnels en lieux clos" comme à Noël.
Les vacances de Noel se déroulent dans un contexte de forte circulation épidémique, avec le cumul de trois épidémies : la grippe, la Covid 19 et la bronchiolite. Pour limiter notamment les conséquences de la 9e vague de Covid qui déferle sur la France en cette fin 2022, des conseils de "bon sens" perdurent pour les fêtes de fin d'année, même s'il n'y a plus de jauge de convives ou d'obligation concernant le vaccin ou le masque.
Le Comité de Veille et d'Anticipation des Risques Sanitaires (COVARS, instance qui a remplacé le Conseil Scientifique a émis des recommandation le 16 décembre dernier "en prévision des prochaines fêtes de fin d'année, source d'importants brassages intergénérationnels en lieux clos".
La vigilance baisse avec le temps
Qu'à cela ne tienne... Conseils de prévention, masque, dose de rappel, autotest... la vigilance s'est semble-t-il considérablement réduite avec le temps.
Dans cette pharmacie du centre ville de Caen, la situation est totalement différente de celle de l'an dernier.
"On faisait à peu près 180 tests par jour, alors qu'aujourd'hui, on est sur une moyenne de 40 tests, explique Véronique Salles, pharmacienne responsable de la pharmacie Lafayette du Théâtre à Caen. "On ne voit pas de file d'attente comme c'était le cas l'an dernier. Cela est notamment lié aux autotests. Les gens viennent moins en pharmacie ou ne le font pas forcément car ils confondent les symptômes entre la grippe et la Covid. Les gens ont aussi moins peur de la Covid 19 du fait de la vaccination. Lorsque le schéma vaccinal est bien fait, on a moins de symptômes que lorsque le schéma vaccinal est mal fait."
Concernant la vaccination, la fréquentation n'est pas énorme non plus. On fait une douzaine de vaccins par jour, c'est un peu plus que l'an dernier. En revanche, la vaccination pour la grippe s'est un peu accélérée par rapport aux années précédentes car il y a eu la levée des masques, la baisse de l'immunité et toutes les pathologies hivernales sont revenues.
Véronique Salles, pharmacienne, responsable de la pharmacie Lafayette du Théâtre à Caen
Au laboratoire d'analyse médicale de la clinique Saint-Martin à Caen, les moyens logistiques pour faire face à la demande de tests ont été considérablement réduits.
"Les thermocycleurs sont des appareils d'amplification de la technique PCR, le PCR étant de l'amplification de fragments de gènes du virus qu'on va cibler" explique le docteur Antoine Prigent. "S'il y a du virus, cela va amplifier très tôt, sinon pas du tout. Nous les utilisons pour amplifier le signal du virus s'il est présent dans le test. Aujourd'hui, on a 6 amplificateurs contre 14 l'an dernier, les autres étaient notamment installés dans des bungalows sur le parking.
L'an dernier, c'était de la folie, j'avais à peu près 3 heures de queue, j'aurai pas pu me libérer 5 minutes pour vous parler, on faisait 40 fois plus de PCR l'an dernier à la même époque. On a une baisse très sensible de l'activité depuis 15 jours. Il y a un an, on a eu une vague très haute d'Omicron. Là, on est en fin de vague d'une petite vague Omicron, d'une enième vague Omicron. Par ailleurs, les gens en ont assez de se faire tester et en plus on est en période de fêtes.
Dr Antoine Prigent, directeur du centre d'analyse médicale Saint-Martin à Caen
"Ce qui se passe en Chine est plutôt inquiétant pour leur système hospitalier" ajoute le docteur Prigent Pour l'Europe, ce variant n'a pas pris sa place et n'est pas dangereux pour nous. Le risque c'est qu'il y ait un nouveau variant plus dangereux qui émerge là-bas et qui vienne chez nous, mais ce n'est pas un risque que je qualifierais d'élevé."
Quels conseils de prévention pour passer des fêtes sereines ?
Pour éviter d'être porteur d'un virus et de contaminer ses proches, notamment les personnes les plus vulnérables, lors des réunions familiales et festives de fin d'années, il faut :
► S'assurer que les personnes fragiles ont bien reçu leur dose de rappel (et selon les cas la vaccination contre la grippe : les deux injections peuvent être pratiquées le même jour ou sans délai à respecter si elles ne le font pas le même jour)
► Renforcer les gestes barrières incluant le triptyque port du masque/hygiène et lavage des mains, notamment au moment de passer à table/aération des espaces clos
► Aérer régulièrement les pièces, en maintenant une fenêtre ou une porte ouverte au moins 10 minutes par heure ou en permanence si possible pendant l'événement
► Faire particulièrement attention aux personnes âgées, fragiles ou non vaccinées
► "Limiter le nombre de convives et éviter les bises et les embrassades"
► Ne pas partager les verres
► En cas d'apparition de symptômes, il convient de consulter prioritairement son médecin traitant, une maison ou un centre de santé ou à défaut composer le 15
► Si l'on est positif au Covid-19 ou cas contact, si l'on a des symptômes du Covid-19 ou de la grippe, même vacciné, il faut rester chez soi.
Faut-il porter un masque pendant les fêtes de fin d'année ?
À l'instar de François Braun, ministre de la Santé, le COVARS encourage les Français à porter le masque dans les lieux clos le plus possible. Ainsi, le port du masque n'est pas obligatoire mais recommandé, surtout quand la distanciation ne peut pas être respectée. Son port fait partie des gestes barrières. "De plus, le port du masque est nécessaire en cas de symptôme respiratoire, en particulier auprès des personnes vulnérables et dans les lieux publics", recommande le Covars. "Le bénéfice" d'un port généralisé dans de tels lieux "porterait sur les trois épidémies en cours" (Covid, grippe, bronchiolite).
Faut-il faire un test avant les fêtes ?
"Afin de protéger les plus fragiles durant la période de fêtes, et en complément des messages sur la vaccination, une communication renforcée faisant la promotion de l'utilisation des autotests de dépistage COVID (en vente dans les pharmacies) pourrait renforcer le niveau d'appropriation de la gestion du risque par les Français. Cette démarche, avait déjà été utilisée et comprise par les familles en 2020 et 2021", précise le Covars dans son document. Autrement dit, se faire tester n'est pas obligatoire pour se réunir pour les fêtes de fin d'année mais fortement recommandé si on ne veut pas prendre de risque. Par test PCR, test antigénique ou autotest, les Français sont invités à se faire tester le jour de l'événement ou la veille.
► En cas d'autotest positif, il faut rapidement réaliser un test de confirmation par RT-PCR ou test antigénique et prévenir les personnes avec lesquelles on a été en contact les jours précédents, pour qu'elles se testent et s'isolent dans l'attente du résultat, rappellent les autorités sanitaires.
► En cas de résultat négatif avec un autotest, il faut rester prudent, car la fiabilité de ce type de test est moindre. Il est donc toujours possible que l'on soit porteur du virus et qu'on le transmette. C'est pourquoi il faut impérativement continuer à respecter les mesures barrières.
► Après les fêtes, on peut réaliser un auto-test de contrôle pour s'assurer que l'on n'a pas été contaminé par la Covid pendant les fêtes. En cas d'apparition de symptômes, il faut se faire tester (test RT-PCR ou antigénique) immédiatement. En cas de test positif, il faut prévenir immédiatement les personnes avec lesquelles on a été en contact lors des fêtes pour qu'elles s'isolent et se fassent tester.
Sources : Avis du 16 décembre 2022 du COVARS / Ministère de la Santé
