Vrai ou fake : le street artiste Banksy a-t-il sévi sur les plages du Débarquement ?

A l’occasion des 75 ans du Débarquement, une création de street art d'Arromanches-les-Bains refait surface sur les réseaux sociaux. Elle présente certaines caractéristiques de l'œuvre du mystérieux Banksy. Mais après enquête, l'auteur s'avère être le propriétaire d'une brasserie.

Vrai ou faux Banksy ? C’est la question que les internautes de passage à Arromanches-les-Bains se posent. Sur la façade d’une brasserie à l’entrée de la commune, une fresque représente deux fillettes de dos en train d’écrire « Please no more war » et « Love » à l’encre rouge.
 

Pourquoi les internautes ont-ils cru à un Banksy ?

Difficile de savoir qui est l’auteur. L’œuvre n’est pas signée. Mais plusieurs éléments laissent penser qu’il s’agit d’une création de Banksy. L’artiste mystérieux, qui cache son identité, a l’habitude de travailler à l’aide de pochoirs. Il s’agit parfois de mises en scène d’enfants, associés à un message politique. Alors avec cette fresque, toutes les conditions semblent être réunies.
 

Pourtant, c’est Vincent Brillant, propriétaire de la Brasserie d’en face et amoureux de street art, qui est derrière cette création, avec son ami artiste Guillaume Debout, alias Hum bub hub. L'idée ? Mettre en scène ses deux filles - âgées de 4 et 8 ans - pour faire passer un message de paix et rendre hommage aux hommes qui ont débarqué en 1944.

Comparer la fresque à une œuvre de Banksy, « c’est de l’ignorance ! », s’exclame Vincent. Modeste, il refuse que l’on puisse croire à un Banksy. Pour lui, le travail de street artistes comme Banksy est « artistiquement extraordinaire ». Il ajoute : « Là où Banksy est fort, c’est qu’il a toujours un message. Un message tranchant, jamais vulgaire et jamais consensuel ».

A la différence des réalisations de Banksy qui fleurissent dans les rues du monde entier, Vincent a fait appel à une autre technique que celle du pochoir. Certains internautes ne sont pas tombés dans le piège, comme Isabelle qui remarque que les images de Banksy « sont plus plates ».

« Faute de temps, les photographies de mes deux filles ont été imprimées sur une plaque d’aluminium », explique Vincent. Il précise que ces impressions, légèrement en relief, ont permis la conservation des images, qui n’avaient pas vocation à être préservées.
 

Une œuvre éphémère qui dure

« Je pensais que ça ne durerait que deux semaines et qu’on n’en parlerait plus », s’étonne encore Vincent. Réalisée en 2014, à l’occasion du 70ème anniversaire du D-Day, l’œuvre ne devait être visible que le temps des commémorations. Mais cinq ans après, « c’est incroyable de voir le nombre de personnes venues du monde entier qui se prennent en photo devant le mur », raconte sa femme Elodie Brillant.
 

Le message « please no more war » est « toujours d’actualité », constate ce quadragénaire en faisant allusion à Donald Trump. Il réalise que l’idée est née en fréquentant et en discutant avec les vétérans britanniques. Le but ? Respecter l’Histoire et leur rendre hommage. A chaque commémoration du D-Day, ils sont plusieurs - coquelicots à la boutonnière - à venir boire un verre dans la brasserie et à prendre la pose devant le mur peint.

Une autre intervention des deux compères Vincent Brillant et Guillaume Debout devait voir le jour pour célébrer les 75 ans du D-Day dans les rues d'Arromanches-les-Bains. Mais, ouvrez l'oeil, ce n'est que partie remise...
 
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