Dans une petite casemate de la Citadelle du Château-d'Oléron (Charente-Maritime) poussent des champignons. À quelques mètres sous terre, la seule champignonnière de l'île fait pousser des pleurotes et des shiitakés.
La Citadelle du château réserve parfois de drôles de surprises. Quelques touristes décident de franchir le pas sans savoir ce qu'il se trouve en dessous de l'une des caves de cette bâtisse, fortifiée par Vauban au XVIIe siècle. Depuis plus de deux ans, Anthony Couturier y fait pousser des champignons.
Des conditions idéales pour pousser
Cela n’arrive pas souvent que de simples curieux s'arrêtent devant ses cultures, et tant mieux pour cet agriculteur, qui préfère rester discret. "Je ne refuse pas aux gens qui viennent acheter des champignons de savoir comment il est produit, qu’on le montre, qu’on prenne le temps d’expliquer", ajoute Anthony Couturier, producteur au sein de cette cave. "Les gens sont toujours curieux et ça fait partie du boulot. Mais entre les deux, il faut trouver le juste milieu : il n’y a pas de visite de caves. D’ailleurs, le bâtiment n’est pas habilité à recevoir du public".
Toutes les conditions sont réunies pour y faire pousser des champignons. Anthony Couturier explique que "la cave possède une aération naturelle et un taux d’humidité naturelle. Il n’y a pas soin de chauffer, ni d’aérer quoi que ce soit. Il n’y a que la lumière qu’elles n’ont pas suffisamment pour ce type de champignon". Car, dans cette cave située sous le niveau de la mer, seuls des pleurotes et des shiitakés s'y trouvent.
Une production locale
Si les conditions sont idéales pour ces espèces, le travail de ce producteur consiste à évacuer les eaux, stabiliser les sols, mais surtout, faire attention à l’aération. Il y a quelque temps, la femme d'Anthony, Amandine Zingarelli, a initié le projet. Mais elle a été obligée de s’arrêter pour raison médicale, car elle ne s’était pas assez protégée lors des phases de dispersion des spores au moment de la reproduction des champignons.
"Ça fait un nuage blanc, ce qui fait que vous ne voyez pas le fond de la pièce. C’est empli de choses très volatiles, des spores. Et lorsque l’on ne se protège pas suffisamment, on retrouve de l’humidité, une température constante et chaude dans nos poumons. Elle en a développé et elle a dû se soigner", ajoute Anthony Couturier.
Deux ans après son lancement, la production est au rendez-vous. La cave de la Champitad’elle produit deux tonnes, et ce, de manière annuelle. En plus de cela, elle fonctionne au circuit court. Anthony vend ses champignons sur les marchés et dans les restaurants de l’île d'Oléron.