À bord avec les Affaires maritimes, ces gendarmes de la mer qui contrôlent et surveillent les zones de pêche

L’interdiction de pêche, touchant des centaines d’engins de pêche dans le golfe de Gascogne, se termine le 20 février prochain. Les personnes en charge de contrôler le respect de cet embargo sont appelées les Affaires maritimes.

Depuis la fin du mois de janvier dernier et après l'annonce du ministère de la Transition écologique, les bateaux dépassant les huit mètres de long, équipés d'un certain type de filets, ne pourront plus naviguer en mer. Cette décision vise à protéger les dauphins, qui se retrouvent nombreux à mourir dans les mailles des filets des pêcheurs, avant de s'échouer sur les plages de la façade atlantique.

500 bateaux français encore à quai

Pour contrôler la mesure, il existe une administration dépendante du secrétariat d’État à la mer et à la biodiversité, dénommé la DGAMPA (direction générale des affaires maritimes, de la pêche et de l’aquaculture), aussi appelé Affaires maritimes. Ces gendarmes de la mer ont pour principale mission de "contrôler des pêches, afin de maintenir les ressources, pour s’assurer que les quotas sont respectés et que l’on ne puise pas dans les stocks de poisson", explique Xavier Lacourrège, commandant de l'Iris, un bateau patrouilleur basé à La Rochelle.

C’est pour protéger ces cétacés que, depuis un mois, certains engins de pêche comme les sennes pélagiques, qui encerclent les poissons, sont interdits dans la majeure partie du golfe de Gascogne. En France, près de 500 bateaux doivent rester à quai, une vingtaine côté espagnol. Les bateaux concernés par cette mesure vont être indemnisés, à hauteur de 80 à 85 % de leur chiffre d’affaires habituel. "Il y a au moins cinq fois moins de bateaux. À notre grande surprise, cela a été respecté", précise Xavier Lacourrège.

Les chaluts de fond ont autorisation de pêcher

Dans le navire Iris, 14 agents des affaires maritimes y cohabitent et sont en mer pour une mission de 12 jours. Fréquemment, ils doivent vérifier les déclarations et le poisson pêché par des bateaux français, comme étrangers. Au large d'Arcachon, ils décident d'inspecter un chalutier espagnol qui n'est pas concernée par l'arrêté.

Pour ces contrôleurs des mers, il s'agit simplement d'une vérification. "Ce bateau-là peut pêcher, car c’est un chalut de fond", indique Marius Bruneau, agent de contrôle. Les chaluts de fond ont la particularité d'avoir une poche en filet en forme d’entonnoir qui est traînée près du fond de l'océan. "Ils possèdent des licences de pêche et ont des autorisations pour pouvoir procéder à la pêche en France sur le golfe de Gascogne. Ils sont aussi impactés par cette interdiction : certains types de pêches sont autorisés, d’autres sont interdits".

"Il y a trop de dauphins !"

De la composition de l’équipage à la taille des filets, en passant par celle des poissons, rien n'échappe au contrôle des Affaires maritimes. "Contrôler la pêche, c’est contrôler les dérives, s’assurer que les navires de pêches déclarent bien ce qu’ils pêchent, ce qu’ils utilisent, que chaque marin soit à jour au niveau de sa visite médicale, que le nombre et la qualification des marins qui sont à bord correspondent bien... Il s'agit d'un ensemble de contrôles qui maintiennent les ressources et l'idée que les équipages soient bien formés", rajoute le commandant de l'Iris.

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{} ©France télévisions

Du film plastique est disposé entre chaque rangée de poissons pour garder de l’air et les mettre au frais. Pour ce bateau espagnol, tout est en ordre. Mais cette restriction provoque une certaine colère de la part des pêcheurs, dont Miguel Iturriño. "Quand j’étais jeune, à quinze ou seize ans, je travaillais sur un petit bateau. À l'époque, quand on pêchait le thon au mois de juin, de juillet et d’août, tous les petits bateaux avaient des harpons. On pêchait avec des harpons pour pouvoir manger. Il n’y avait aucun problème. Maintenant, on pêche et un dauphin vient dans les mailles du filet, il y a des problèmes. Ce n’est pas normal".

Il n’y a aucun problème de disparition d’espèces. Cette interdiction nous pénalise.

Miguel Iturriño

Capitaine de pêche espagnol

D'après ce même capitaine, "ce sont les grands chaluts qui pêchent beaucoup de poissons, des dauphins et autres espèces. Je crois que c’est politique, si vous connaissez le Pacifique et l’Atlantique, il y a des millions et des millions de dauphins. Il y a trop de dauphins dans le monde. Il n’y a aucun problème de disparition d’espèces. Effectivement, cette interdiction nous pénalise".

Cette restriction de la pêche s’arrêtera le 20 février. Très respectée cette année, elle sera renouvelée en l'année prochaine ainsi qu'en 2026.

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