Dans le secteur de l’ostréiculture des mesures sont peu à peu prises pour diminuer les déchets plastiques qui polluent les plages et l’océan.
Sur la commune d’Yves (17), à chaque ramassage de déchets, c'est toujours les mêmes trouvailles, des coupelles et sacs plastiques issues de l’ostréiculture. C’est le constat fait par Yves Verilhac, directeur général de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) France.
Des poches et des coupelles qui se décrochent des parcs à huîtres et se retrouvent dans la nature à l'occasion de coups de vent ou de tempêtes.
On en voit et on en ramasse toujours autant.
"Ce n’est qu’une partie qui se retrouve sur les plages car il y en a beaucoup qui se décomposent en mer", souligne également l’écologiste. Ce n'est pas tant la question de la pollution visuelle qui le préoccupe mais le fait que le plastique se désagrège et que ses microbilles se retrouvent dans l’océan. "C’est une catastrophe pour la biodiversité", ajoute ce militant de la LPO.
Des tonnes de déchets plastiques
Plusieurs tonnes de ces déchets viennent s'échouer chaque année sur le littoral de Charente-Maritime.
Mais aujourd'hui encore, pour Philippe Ménadier, ostréiculteur sur la commune de Chaillevette (17), en matière de captage de naissains d'huîtres, les coupelles en plastique ont fait leur preuve. "Dans le temps on avait de l’ardoise qui était très lourde, là on est sur un matériau qui est assez léger et plus facile à travailler" précise l’ostréiculteur charentais.
Pour éviter d'acheter de nouvelles poches à huîtres Philippe Ménadier répare chacune d'entre elles pour les rendre utilisables pendant 15 à 20 ans.
Le recyclage comme solution
D’ailleurs, le recyclage, c’est l’une des solutions adoptées par l’association Navicule Bleue pour limiter l'impact des matériaux plastiques sur l'environnement.
Les poches à huîtres usagées sont réparées. C’est l’une des missions de Stéphane Bitonneau, qui travaille pour l’association.
Des poches qui sont ensuite transformées en corbeilles ou en paniers à bouchons. Cela donne une seconde vie à un produit qui initialement serait parti au pire à la mer ou brûlé au fond d’un champ donc c’est intéressant car c’est de l’économie circulaire selon Stéphane Giquello, directeur adjoint au pôle médico social de l'association Navicule bleue.
On repart pour un cycle de vie pour ce produit.
Un autre ostréiculteur, Laurent Chiron, président du groupement qualité huîtres Marennes Oléron, installé à l'Éguille-sur-Seudre (17) propose à ses clients des emballages avec un couvercle en carton, dont le prix est cinq centimes plus cher qu'un couvercle en plastique.
Pour l'heure, un quart des producteurs du département ont opté pour ce changement.
Amener les ostréiculteurs vers quelque chose de plus vertueux.
Un long chemin à parcourir
Quant à remplacer les équipements actuels par des matières plus écologiques, il reste, selon ce professionnel du secteur, un long chemin à parcourir.
Dans notre vie de tous les jours, on a des matières plastiques partout.
"Si l’on veut avoir des supports d’élevage qui perdurent et qui ne sont pas attaqués par l’eau de mer, la matière plastique c’est l’idéal. Il faut que l’on pense à des matériels qui soient durables et non polluants" conclut Laurent Chiron.
Depuis douze ans le Comité régional de la conchyliculture de Charente-Maritime teste plusieurs plastiques biodégradables voire compostables. Mais là encore, il faudra attendre quelques années avant que le plastique des coupelles et des poches à huîtres soit définitivement éradiqué.