Le haut gradé de la police de Poitiers était jugé pour agressions sexuelles. Les parties civiles dénoncent un jugement aux motivations "scandaleuses".
Le tribunal de La Rochelle a rendu son délibéré dans l'affaire de l'ancien commandant de la police de Poitiers soupçonné d'agressions sexuelles sur trois jeunes hommes lorsqu'il était chef scout.
Le haut-gradé, aujourd'hui à la retraite, a été relaxé sur l’ensemble des faits poursuivis, suivant en cela les réquisitions du procureur lors du procès qui s'était tenu le 13 janvier dernier.
Les trois plaignants accusaient le prévenu de faits remontant à l'été 2009 alors qu'ils étaient âgés d'une vingtaine d'années. Selon eux, le policier aurait eu des gestes à caractère sexuel non consentis lors de soirées alcoolisées.
"Décision scandaleuse"
À l'énoncé du jugement, les parties civiles ont aussitôt interjeté appel au civil d'une décision basée sur des motivations qualifiées de "scandaleuses" par Me Benoit Chabert. "Il y est écrit que la victime se doit de manifester son refus. Vous vous rendez compte ? C'est inacceptable. Ce n'est plus l'auteur qui doit comprendre l'absence de consentement, c'est la victime qui doit manifester son refus. Cette décision, c'est la porte ouverte à toutes les agressions."
Les avocats des trois plaignants espèrent que le parquet de La Rochelle ou le parquet général feront eux aussi appel afin que l'affaire soit rejugée au pénal. Le ministère public a dix jours pour prendre sa décision.
Lors du procès, l'avocat du policier, Me Lionel Béthune de Moro, avait annoncé s'attendre à une relaxe, son client ayant toujours contesté les faits. Ce jugement sonne pour lui comme une confirmation et un soulagement. "C’est la fin d'une épreuve pour cet homme dont la présomption d'innocence a été bafouée après plus de 10 ans de suspicion, malgré l'inanité des charges. Il est temps que la sérénité revienne" a-t-il commenté.