Ce mercredi 29 novembre, le chalutier la Reine de la Mer est parti en mer dans le Pertuis Breton pour pêcher des coquilles Saint-Jacques. Mais la récolte n'a pas été fructueuse pour ce début de saison. Les pêcheurs s'inquiètent.
C'était le deuxième jour de pêche de la coquille Saint-Jacques, ce mercredi 29 novembre, pour le chalutier la Reine de la Mer. Après une journée d'ouverture de la saison très décevante dans le Pertuis d'Antioche, l'équipage a beaucoup misé sur la sortie dans le Pertuis Breton.
CARTE - Pertuis Breton
"Normalement, c'est meilleur dans le Breton... Vu les prospections, apparemment ça ressemble à l'année dernière... On va voir ça, on sera fixé dans une bonne heure", confie Romuald Coutanceau, capitaine du chalutier.
Un créneau serré de quatre jours de pêche par semaine
Dès l'arrivée au Pertuis, les dragues sont immédiatement jetées. Le créneau est serré, il y a seulement quatre jours de pêche dans la semaine. Des journées de cinq heures, le lundi et le mercredi dans le Pertuis d'Antioche et de deux heures le mardi et le jeudi dans le Pertuis Breton. Chaque minute est donc comptée pour l'équipage. "On se donne des limites pour préserver la ressource, on fait avec, il faut s'habituer...", explique le marin.
Une fois, deux fois, trois fois... Mais la pêche ne donne toujours rien. "D'habitude, c'est mieux que ça les premiers jours, mais pour l'instant ça ne veut pas", raconte Romuald Coutanceau. À la quatrième, un gisement est repéré, mais c'est trop tard. "C'est un peu mieux pour l'instant. Mais il ne reste qu'une demi-heure donc ça ne fera pas une grosse journée", s'inquiète-t-il.
Chaque coquille doit être mesurée et doit dépasser les 10,5 centimètres sous peine d'amende. "Celle-là, elle fait 10,4 à peu près donc je la remets à l'eau pour l'année prochaine", déclare un des membres de l'équipage, en lançant la coquille par-dessus bord.
Une inquiétante diminution
Entre le prix du carburant, la licence de pêche et le salaire de ses employés, une journée comme celle-ci coûte 600 euros à Romuald. Après deux heures de pêche, de retour au port, les marins ramènent un bien maigre butin d'à peine plus de 200 kilos.
"Si on fait que des journées comme ça, ça ne sera pas rentable. Il faudrait faire entre 300 et 400 kg au minimum", se désole le capitaine.
Chaque année, il faut réensemencer les Pertuis en juvéniles de coquilles. Cette opération était financée par les licences de pêche, mais les marins étant beaucoup moins nombreux, les pouvoirs publics compensent. "Le département fait l'effort de financer au-delà des fonds qui sont apportés aux pêcheurs eux-mêmes, de manière à assurer une certaine pérennité à cette pêcherie et pourquoi pas lancer des pêcheurs à la pratiquer, puisqu'on est très loin d'attendre le contingent", confie François Amaudric du Chaffaut, administrateur à la direction des Territoires et de la Mer.
Face à cette inquiétante diminution, le comité départemental des pêches a saisi l'Ifremer pour enquêter sur une possible cause sanitaire de la disparition des coquilles.