Les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle pourront désormais admirer de nouvelles sculptures sur la basilique Saint-Eutrope de Saintes. Elles évoquent le Covid et la crise sanitaire.
Sur les façades des cathédrales ou des églises, ce sont les saints et des scènes de la Bible qui sont représentés. Les fidèles à l'époque de la construction des cathédrales ne savaient pas lire bien souvent et sculpter la Bible était une autre façon de les imprégner de spiritualité, une sorte d'enseignement par l'image. Mais dans 7 ou 800 ans, si la basilique Saint-Eutrope de Saintes est toujours debout, les fidèles pourront découvrir de dôles de sculptures et une page d'histoire de l'humanité. Un pangolin, des amoureux masqués... Des nouveaux modillons ont en effet été sculptés pour soutenir la corniche et plusieurs d'entre eux sont en prise directe avec l'actualité des deux dernières années dans le monde : la pandémie de Covid-19
Pour l'architecte du patrimoine en charge des travaux, Elsa Rigaud c'était une évidence d'intégrer la crise sanitaire à la restauration de l'édifice.
Un édifice comme Saint-Eutrope, il est fait de différentes périodes qui se sont succédé, chacune a apporté son témoignage et c'est très important que les monuments continuent à vivre et à témoigner de leur époque de manière à augmenter leur valeur.
Elsa Rigaud, architecte du patrimoine en charge des travaux
Les nouveaux modillons sculptés évoquent donc la pandémie, son côté imprévisible avec par exemple, le visage d'un personnage entouré de dés.
On y trouve également une représentation du bâton d'Esculape sur lequel une couleuvre s'est enroulée et qui est devenu le caducée des professions médicales.
La basilique a été construite à partir de 1081, ses travaux ont été achevés dans le courant du XVè siècle. Elle a longtemps été l'édifice religieux le plus grand de la région. Elle est classée monument historique depuis 1840 et inscrite par l'UNESCO au patrimoine mondial de l'humanité au titres des Chemins de Saint-Jacques-de- Compostelle.
Ces représentations assez nouvelles pour un bâtiment aussi vénérable ont un peu déstabilisé Sylvie Berry, la sculptrice dans un premier temps :"Sur le coup, j'ai fait glups un petit peu ! Et puis après je me suis dit, mais oui, bien sûr, pourquoi pas?"
L'avantage c'est qu'on peut se laisser aller à sortir des choses qu'on a envie de sortir, tout en collant au thème.
Sylvie Berry, sculptrice
13 modillons neufs ont ainsi été rajoutés dans le cadre de cette restauration, il faudra lever le nez en l'air pour les admirer.