Des artisans et des commerçants du Limousin ont décidé de poser dans le plus simple appareil et de publier les clichés sur les réseaux sociaux. La démarche fait partie d'un mouvement national qui met en lumière le manque d'aides destinées aux petits commerces pendant le reconfinement.
Depuis quelques jours, l'hashtag "#artisanapoil" a fait son apparition sur les réseaux sociaux. Et, avec lui, des clichés à en tomber des nues... Partout en France, des artisans et commerçants ont décidé de poser "à poil" pour mettre en lumière le manque d'aides proposées par le gouvernement en pleine période de reconfinement.
Sur le réseau social Instagram, l'initiative est partie du studio de photographie Arnography. Quelques heures plus tard, d'autres professionnels de la photo avaient emboîté le pas et posé dans le plus simple appareil. C'est le cas de Claire Nicolaizeau : "Ce n'était pas évident, pour ma part, de rejoindre le mouvement. Je suis très pudique. Mais désormais, j'en suis fière", témoigne celle qui est basée en Haute-Vienne, du côté de Bonnac-la-Côte.
Il y a dix jours, elle a dû fermer sa petite entreprise à l'annonce du reconfinement. Depuis, elle attend la réouverture de pied ferme. Selon elle, elle ne pourra tenir que jusqu'à la fin de l'année, voire janvier selon les aides financières mises en place.
Dans l'attente, elle se désespère de voir certaines grandes surfaces autorisées à recevoir des clients : "Ce n'est pas juste. Certaines enseignes proposent les mêmes services et peuvent recevoir des centaines de personnes. Nous avons le sentiment que c'est deux poids, deux mesures. Alors nous demandons qu'un effort soit fait pour soutenir les petits commerçants."
Quelques heures après sa publication, le message de Claire a été partagé près de 130 fois et "liké" à 200 reprises. Une satisfaction : "Cela fait chaud au coeur, nous avons le sentiment d'être moins esseulés. Cela nous donne envie de poursuivre cette initiative. Je suis contente également que le Limousin fasse partie de ce mouvement", accorde-t-elle.
Le mouvement suivi en Corrèze
Ce n'est en effet pas la seule à s'être déshabillée devant l'objectif. Deux coiffeurs de Brive, en Corrèze, ont participé à la même initiative.Céline et Nicolas Fovanna tiennent deux salons de coiffure dans le centre-ville de Brive et emploient une quinzaine de salariés. Il y a une dizaine de jours, ils ont été obligés de fermer. Malgré une certaine incompréhension : "Nous avions un protocole sanitaire strict. Un seul client passait à la fois et tous pouvaient disposer de 4 mètres carrés comme le voulait la réglementation", explique Céline Fovanna, qui tient à souligner l'importance de sa filière : 85 000 salons sont recensés en France, près de 200 000 coiffeurs déclarés, avec un chiffre d'affaires annuel de 6 milliards d'euros.
Son compagnon, gérant d'un autre salon toujours à Brive, tient, lui, à sensibiliser les consommateurs : "Malgré leurs fermetures, il faut revaloriser les petits commerces. Les consommateurs doivent être sensibilisés : il faut soutenir les filières locales. Plus que jamais."
Leurs deux messages ont attiré de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Nicolas Fovanna tient à poursuivre son engagement et promet d'autres actions dans les jours à venir pour porter haut la voix des commerçants et artisans locaux.