Stéphane Maréchal et son âne ont entamé un tour de France militant il y a deux ans. Au gré des 5500 kilomètres parcourus, ils ont ramassé plusieurs dizaines de milliers de litres de déchets jetés sur les sentiers de randonnées. Notre l'équipe l'a rencontré en Corrèze.
C'est un tour de France pas comme les autres. Stéphane Maréchal a entamé il y a deux ans un pèlerinage écologique à dos de son âne Honoré. Depuis le début de ce périple, il a parcouru 5500 kilomètres de sentiers de randonnées, et ramassé pas loin de 20 000 litres de déchets, dont la moitié sont recyclables.
En faisant ce geste, on a peut-être sauvé une vie !
Stéphane Maréchal
Soucieux de l'environnement, Stéphane pense surtout aux générations futures et à l'héritage que nous leur laissons : "Ce sont des déchets plastiques, principalement des emballages de barres énergétiques, qui vont rester dans la nature indéfiniment. Cela va devenir des nano-particules, qui pénètrent ensuite les nappes phréatiques ou s'évaporer... Et qu'on va consommer après. Cela va créer des maladies neurodégénératives, des cancers. Là, si ça se trouve, on a peut-être sauvé une vie en faisant ce geste".
Si, pour l'heure, le lien de cause à effet n'est pas totalement prouvé par les scientifiques, il est cependant observé de près. Des études qui soulignent toutefois des risques potentiels pour la santé - impacts sur le système immunitaire et le système respiratoire, perturbations endocriniennes, baisse de la fertilité, hausse des risques de cancers - dont "l’impact est encore mal connu et ne peut donc pas être appréhendé correctement" selon l'association Zero Waste France.
A lire également à ce propos un rapport commandé par le WWF à l'université de Newcastle (Australie) qui indique qu'un individu moyen pourrait ingérer jusqu'à 5 grammes de plastique chaque semaine.
Tour de France militant
Stéphane Maréchal est parti de Saint-Pourçain-sur-Sioule dans l'Allier voilà 18 mois. Au départ, cet éleveur de chèvres bio cherchait une ferme pour s'y installer : "et puis j'ai voulu associer cette idée de ramassage des déchets, pour ne pas faire ce voyage de façon égoïste".
Derrière ce simple tour de France pour ramasser les déchets, il y a aussi la volonté d'aller plus loin : "mon tour de France pédagogique s'est transformé en Tour de France militant". L'idée de cet amoureux de la nature ? Proposer une loi qui imposerait aux industriels d'emballer les aliments transportables dans des contenants biodégradables, "comme c'est déjà le cas chez nos voisins allemands".
Parcours bienveillant
Accompagné de son âne attendrissant, Stéphane Maréchal attire la bienveillance. "Lorsque l'on ne trouve pas de quoi se loger, je contacte la mairie et souvent, on nous autorise à bivouaquer sur un terrain communal, près d'un point d'eau", comme cela a d'ailleurs été le cas à Vigeois, en Corrèze. Mais souvent il est reçu par des particuliers qui lui proposent de camper dans leur jardin : "cela rassure sur l'être humain. Il y a un véritable échange, les gens sont très généreux".
Sur sa page Facebook, Stéphane partage son journal de bord.
Au rythme de 15 à 20 kilomètres par jour, Stéphane Maréchal est passé par le Cher, la Haute-Vienne, la façade atlantique et la Bretagne, avant de traverser Chantilly, Lens, Nancy ou Strasbourg. Il a longé les Vosges, est passé dans le Jura, avant de partir sur Dijon et Mâcon. Et il a parcouru aussi le fameux chemin de Stevenson dans les Cévennes.
Leur périple n'est pas terminé : ces tendres défenseurs de la nature continuent leur voyage, toujours dans l'espoir de trouver une ferme pour se sédentariser.