C'est un coup de tonnerre pour la Communauté de communes Creuse Grand Sud. Le maire d'Aubusson, qui est à l'origine de la Com-com, ainsi que la majorité, ont voté pour sa dissolution. L'opposition dénonce un besoin d'unité sur le territoire.
En fin de semaine dernière, lors du conseil municipal d'Aubusson, Michel Moine, le maire de la commune et sa majorité ont voté pour la dissolution de la Communauté de communes Creuse Grand Sud.
L'édile de la commune a rappelé que la Com-com, dont il est à l'origine, est née de la fusion, le 1ᵉʳ janvier 2014, des Communautés de communes du Plateau de Gentioux et d’Aubusson-Felletin.
Une dissolution peu probable, selon l'opposition
Dans une lettre ouverte datée du 8 novembre dernier, Michel Moine évoque "une goutte d’eau qui fait déborder un vase déjà bien plein"… La goutte d’eau en question : l’Enduo, course de moto qui a fait naître la polémique lors de sa tenue le mois dernier. L’élu souhaite le retour au découpage antérieur des territoires.
Mais selon l’opposition, il est, en réalité, peu probable qu’une telle dissolution se produise. Sollicité à plusieurs reprises, le maire d’Aubusson n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet.
Un besoin d'unité et non de scission sur le territoire
"Elle n’est pas possible juridiquement, car il n’y a pas de Com-com en dessous de 5 000 habitants et on sait très bien que, s’il y avait à nouveau diffusion, c’est-à-dire le plateau de Gentioux d’un côté, et le territoire d’Aubusson-Felletin de l’autre, la Com-com du plateau de Gentioux qui renaîtrait ne compterait pas, loin de là, 5 000 habitants. C'est la politique de la polémique, de la récupération par rapport à l’Enduo et la politique de l’écran de fumée", souligne Jean-Luc Léger, leader de l'opposition. Ce dernier considère que cette scission ne rendrait pas service au territoire. "On a plus besoin d'unité sur ce territoire qui est extrêmement fragile, où le taux de pauvreté est important et où il y a peu d'activité économique", ajoute-t-il.
Le prochain conseil communautaire le 15 décembre
De son côté, la présidente de la Communauté de communes Creuse Grand-Sud, Valérie Bertin, appelle au rassemblement, plutôt qu’à la division. "Le climat actuel est déjà suffisamment morose, on a des inquiétudes, les collectivités locales ont des dossiers importants à gérer. C'est toujours une communauté qui est en train de se redresser, mais fragilisée" car le déficit de Creuse Grand Sud s’élève à près de 4 millions d’euros. Elle ajoute : "Le quotidien est quand même difficile pour les agents et les élus". Cette dernière, qui dénonce une récupération politique, appelle au rassemblement "pour le bien du territoire et de ses habitants".
Le prochain conseil communautaire se tiendra le 15 décembre prochain.