Ils sont entre 1800 et 2000 en France. Le métier de maréchal-ferrant existe depuis plus de 2000 ans. Cependant, cette activité reste un travail d'avenir, car le nombre de chevaux, poneys et autres ânes est important. Rencontre en Creuse.
En France, ils sont entre 1 800 et 2 000 à exercer le métier de maréchal-ferrant. Une profession peu connue, mais continue à avoir de l'avenir, tant le nombre de chevaux, de poneys et d'ânes est important.
Une clientèle majoritairement composée de particuliers
Dans la Creuse, cela fait bientôt un an que Benoît Ledon sillonne ce département rural pour se rendre chez ses clients. Le jeune homme est maréchal-ferrant.
"Naturellement, le cheval n’est pas fait pour être monté et supporter 80 kilos sur son dos. Alors, on va le parer ou le ferrer pour lui apporter un confort et équilibrer la contrainte. Après, on peut aussi apporter du conseil, sur l'alimentation, on a souvent des questions, sur les types de soins qu'on peut apporter couramment au cheval", explique Benoît Ledon.
Ce jeune maréchal-ferrant, installé en microentreprise à Colondannes, intervient dans un rayon de 80 kilomètres. Sa clientèle est essentiellement composée de particuliers, comme des chambres d’hôtes, spécialisées dans l’accueil équestre.
"On a des touristes cavaliers qui viennent avec leurs propres chevaux, s'ils ont déferré, on appelle Benoît et dans les 30 à 40 minutes, il est là. Le client peut continuer sa randonnée ou repartir le lendemain, donc c’est génial", s'enthousiasme Marion Berry, propriétaire de La Chaumière d'Arsène.
Le métier attire encore des jeunes
En Nouvelle-Aquitaine, le lycée agricole des Vaseix, près de Limoges, est l’un des deux établissements à proposer la formation de maréchal-ferrant. Chaque année, il accueille une quinzaine de jeunes, de 14 à 22 ans
"On a une formation initiale scolaire sur le type lycée où ils ont les vacances scolaires, ils viennent au lycée, ils font des stages en entreprise sept semaines par an. On a également la formation par apprentissage où ils sont principalement en entreprise et une semaine par mois au CFA", explique Grégory Lahaye, enseignant-formateur au lycée agricole Les Vaseix.
Durant 2 ans, les lycéens sont initiés à la forge, à l’hippologie* et au ferrage. Mais à la sortie du lycée, seuls 30 à 40% deviennent vraiment maréchaux-ferrants.
"Des jeunes arrivent en pensant qu'ils vont plutôt faire du cheval, du pansage… Alors que pas du tout, on est vraiment dans un métier où on est avec le cheval, avec la forge, alors, ça peut décourager certains jeunes dans la formation", ajoute Grégory Lahaye.
Une profession qui se féminise
Si l’enclume et la forge restent des incontournables de la profession, le métier s’est tout de même modernisé
"Aujourd’hui, il faut savoir que tout notre atelier loge dans notre voiture, donc tous les outils sont plus légers, au lieu d'avoir une enclume de 150 kilos, on en a une qui en fait 35. On a aussi du matériel électroportatif électrique. Les choses sont moins physiques", précise Benoît Ledon.
Résultat, le métier se féminise. Aux Vaseix, plus de la moitié des lycéens qui suivent la formation maréchal-ferrant sont des lycéennes. C’est le cas d’Héloïse Prillo. Elle démarre le cursus initial avec un projet professionnel bien précis
"Je vais terminer toutes mes études en maréchalerie et dans l'absolu, j'aimerais faire des études en dentisterie pour pouvoir être maréchal et dentiste équin pour pouvoir durer le plus longtemps possible à l’avenir", explique la jeune femme.
Aujourd’hui, une quarantaine de maréchaux-ferrants exercent en Limousin. Si ce métier ancestral reste encore physique, il se modernise grâce aux jeunes générations. Avec près 28 000 équidés dans la région, le travail ne manque pas.
- L'hippologie est l'étude, la connaissance de la morphologie du cheval, appliquée à son emploi, son hygiène et son entretien.