À quelques jours des législatives anticipées, le chanteur creusois Gauvain Sers a publié, sur les réseaux sociaux, un poème intitulé "Si tu savais grand-mère". Une prise de parole engagée qui n'est pas la première chez cet artiste venu de Creuse connu pour sa plume poétique.
"Si tu voyais grand-mère, de ton ciel, tout là-haut, ton pays qui se perd, t'en aurais des sanglots", lit de sa voix posée, Gauvain Sers, dans une vidéo où il est assis, devant le monument à la République à Paris, hautement symbolique.
Poème engagé
Dans ce texte, le contexte politique tendu de ses législatives anticipées n'est pas clairement évoqué. Mais le message adressé à sa grand-mère, qui a "combattu les marchands de haine", met en lumière l'inquiétude de l'artiste face à la montée des extrêmes en France. "Si tu voyais grand-mère, tu comprendrais pas bien, qu'on retourne en arrière et qu'on retienne rien".
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Un texte qui aborde la notion du devoir de mémoire, déjà mentionné par l'artiste lors des commémorations du massacre d'Oradour-sur-Glane le 10 juin dernier. "Si grand-mère tu voyais les commémorations, on se dit 'plus jamais', on répète 'attention'. Sûr qu'on aime nos héros... Du passé en revanche, on leur plante un couteau, dans les urnes, le dimanche".
À cette occasion, l'artiste avait lu un texte appelé, "le chêne d'Oradour", dans le préau de l'école de la commune, au côté d'enfants.
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Pour l'auteur-compositeur, ce texte engagé n'est pas le premier. Le chanteur creusois puise son inspiration dans les thèmes de l'actualité, notamment un qui lui tient à coeur compte tenu de son origine : l'avenir du monde rural, à l'image de sa chanson "les oubliés". Cette dernière était devenue un hymne aux "invisibles" lors du mouvement des gilets jaunes en 2019.
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On l'avait également entendu, en janvier dernier, parmi les voix qui s'unissaient contre la loi immigration.
Cette année, Gauvain Sers est aussi devenu le parrain des élèves de l'option théâtre, musique et danse du lycée Victor Hugo, à Poitiers où il partage sa passion pour la musique.
La chanson, outil politique
Son poème "Si tu savais grand-mère" a déjà récolté 12 217 "j'aime" en trois jours sur Instagram. Elle est déjà récupérée par des internautes comme un moyen d'expression contre l'extrême droite.
À l'heure des réseaux sociaux, ce n'est pas la seule chanson que les utilisateurs se sont appropriés, pour livrer un message politique.
Ainsi une multitude d'utilisateurs se mettent en scène en mimant les paroles de musique tels que "J'ai rien prévu pour demain" du groupe Tryo, ou encore "Berurier Noir" de Porcherie Berurier Noir qu'on a beaucoup entendu dans les manifestations notamment à Limoges le 10 juin dernier.
