Massacre d'Oradour-sur-Glane : histoire d'"une violence méthodiquement appliquée" : le parcours sanglant de la division SS Das Reich

Le 10 juin 1944, le massacre de 643 habitants d'Oradour-sur-Glane fut perpétré par des soldats de la Das Reich. Une division de la Waffen SS qui, avant Oradour, s'illustra tristement par des exactions en Europe centrale, sur le front de l'est puis en France. Retour sur un parcours sanglant.

Elle était la branche armée des forces nazies, créée en 1938, une des plus anciennes formations de la Waffen SS.

Sur leurs sanglants trajets, les soldats de la Das Reich pillent, brûlent, tuent, village après village en Europe occidentale, centrale, dans les Balkans. Après avoir subi de lourdes pertes sur le front de l'Est, début 1944, la Das Reich s'installe à Montauban pour renouveler hommes et matériel.

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Le 10 juin 1944, le massacre de 643 habitants d'Oradour-sur-Glane fut perpétré par des soldats de la Das Reich. Une division de la Waffen SS qui, avant Oradour, s'illustra tristement par des exactions en Europe centrale, sur le front de l'Est puis en France. Intervenants : Jean-Luc Leleu Historien CNRS-université de Caen, Pascal Plas Historien spécialisé en histoire de la Seconde Guerre mondiale, Jean-Marcel Darthout Rescapé du massacre d'Oradour-sur-Glane. Archives INA. Équipe : Martial Codet-Boisse, André Abalo, Antonio Dos Santos. ©FTV

À l'annonce d'un débarquement allié imminent, environ 8 500 soldats prennent la direction de la Normandie. Leur parcours sera jalonné de massacres. Entre les mois de mai et août 1944, dans quatorze départements (Lot, Lot & Garonne, Tarn & Garonne, Gers, Dordogne, Haute-Garonne, Corrèze, Haute-Vienne, Creuse, Indre, Mayenne, Manche, Hautes-Pyrénées, Ariège), près de 350 communes seront visées par les exactions de la division SS Das Reich. 

Même si extérieurement, elle peut nous apparaître comme un déchaînement de violence incontrôlée, il s'agit d'une violence méthodiquement appliquée et parfaitement contrôlée.

Jean-Luc Leleu, historien CNRS-université de Caen - Entretien le 9 juin 2013

Un déchaînement de violences contrôlées pour discriminer la Résistance, inspirer la terreur auprès des civils.

Le 9 juin, 99 hommes, otages, sont pendus aux balcons de la ville de Tulle, 157 déportés dans les camps de la mort.

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La division Das Reich à Oradour-sur-Glane

Le 10 juin, le lendemain du massacre de Tulle, près de 200 Waffen SS encerclent Oradour-sur-Glane, un bourg tranquille à une vingtaine de kilomètres de Limoges.

Pour massacrer une population dans un laps de temps déterminé, il ne faut pas qu'il y ait de la résistance. Justement, Oradour est à l'écart des grandes zones de résistance.

Pascal Plas, historien spécialisé en histoire de la Seconde Guerre mondiale

La population est regroupée sur le champ de foire d'Oradour. Les femmes, les enfants sont conduits dans l'église, les hommes dans des lieux clos. L'exécution de masse débute.

En 2013, un des rescapés du massacre, Jean-Marcel Darthout, témoignait :

Et ça faisait clac-clac et ils tiraient. Et ça tombait, clac-clac. Moi, je ne bougeais pas. Je n'ai pas eu peur. Ce n'était pas pour moi. C'était pour le copain qui était sur moi.

Jean-Marcel Darthout

Rescapé du massacre d'Oradour-sur-Glane en 2013

Les femmes, les enfants sont assassinés dans l'église que les SS tentent de détruire à l'aide d'explosifs. En quelques heures, 643 victimes périssent lors du massacre d'Oradour-sur-Glane. La Division Das Reich poursuivra son parcours de désolation et d'horreur vers la Normandie.

Pour aller plus loin, le documentaire "Les SS de la Das Reich, un parcours de la désolation" de Caroline Reussner est disponible sur la plateforme France.Tv.

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