Cet ancien militaire marche pour sensibiliser le grand public sur la question des chocs post-traumatiques. Depuis quatre mois, il traverse la France afin de collecter des dons en faveur des soldats, gendarmes et militaires blessés. Nous l'avons rencontré lors de son passage en Creuse.
"On dit toujours qu'il y a des morts pour la France, mais on ne dit jamais qu'il y a des blessés pour la France. Pourtant, Dieu sait qu'il y en a beaucoup." Ainsi Jean-Louis Martinez résume-t-il ce qui guide ses pas, les pas qui lui ont permis de parcourir plus de trois mille kilomètres à travers la France. Il y a quatre mois, cet ancien militaire de soixante-neuf ans a commencé une marche pour collecter des dons en faveur des soldats, gendarmes et pompiers blessés. Cette aventure l'a conduit en Creuse, ce lundi 2 septembre, où il a fait escale à Guéret.
"Quand je suis parti à la retraite, tout cela tournait en boucle dans ma tête"
Derrière l'œuvre de charité, Jean-Louis souhaite surtout sensibiliser le grand public à la question du stress post-traumatique, lui qui a servi durant trente-huit ans dans l'infanterie et la cavalerie : "J'ai fait pas mal de théâtres d'opérations. Afghanistan, Kosovo, Côte d'Ivoire... À la fin, quand je suis parti à la retraite, tout cela tournait en boucle dans ma tête."
Au cours de leur carrière, les militaires et pompiers se confrontent à des scènes atroces. Sortir indemne de ces épreuves s'avère particulièrement difficile, aussi bien physiquement que psychologiquement. "Ils se sentent moins seuls, ils ont besoin d'exister, ils ont besoin de la France, ils ont besoin que l'on sache qu'ils sont encore là", insiste-t-il.
Ce périple a aussi permis à Jean-Louis de faire des rencontres. Un peu partout, nombreux sont ceux qui l'accompagnent pour un bout de chemin. En Creuse, c'est Jean-Yves, qui l’a connu via sa page Facebook, qui tenait à marcher avec lui quelques kilomètres. Pendant que les deux acolytes s'arrêtent au bord de la route pour casser la croûte, il raconte : "Je suis soignant. Je trouve que des fois, on fait la même chose. On donne de notre temps pour les autres. On ne demande pas merci. On ne demande rien. On fait notre boulot, quoi. Lui a fait son travail, il continue à le faire, et je trouve ça magnifique."
Plus de dix mille euros récoltés
Avec son sac à dos de dix-huit kilos sur le dos, Jean-Louis enchérit : "Cela fait cent vingt jours que je suis sur les routes, et je n'ai pas dormi une seule fois dehors. J'ai toujours dormi dans un bon lit. Ça fait du bien. On sent que la solidarité est là. Des fois, il faut la provoquer." La preuve : plus il avance, plus il récolte des fonds pour deux associations qui aident les militaires et les pompiers : "Les Invaincus" et "Breizh Thin Red Line". Certains bienfaiteurs lui remettent des chèques, sur la route. D'autres versent de l'argent sur une cagnotte Litchee, "Des KMS pour apaiser leurs maux", qui atteint déjà presque dix mille euros.
Il reste à Jean-Louis deux mois de marche, soit près de deux mille kilomètres... et presque autant de rencontres.