À la retraite depuis un an et face aux nombreux aléas que provoque le réchauffement climatique, Jean-François, arboriculteur retraité, vend ses 7 000 pommiers à moindre coût au Chauchet, en Creuse.
Des pommiers à petit prix. Jean-François Giraud déracine plusieurs dizaines de pommiers de son verger par jour... Il y a quinze ans de cela, ce pomiculteur à la retraite les a pourtant bien plantés dans le verger de la Salle, composé de 7 000 arbres.
"Mon épouse sera aussi retraitée en mars 2025. On est une structure familiale. Notre fils, qui reprend l'exploitation, ne peut pas tout gérer en harmonie, il fallait faire le choix d'abandonner une des productions", explique Jean-François.
Avec le réchauffement climatique, le verger connaît plus d'aléas comme du gel au printemps. Nous avons eu 80% de pertes.
Jean-François GiraudPomiculteur à la retraite
Et le choix s'est porté sur la pomiculture : "Ces derniers temps, la production laitière est mieux valorisée et la méthanisation marche assez bien chez nous. Mais depuis quelques années avec le réchauffement climatique, le verger connaît plus d'aléas comme du gel au printemps. Nous avons eu 80% de pertes", regrette-t-il.
Jusqu'à cinquante appels par jour
La pomme est devenue trop compliquée et chronophage. Jean-François a donc mis en ligne une annonce : "Vends pommier, 10 euros". Depuis, il reçoit une pluie d'appels pour ces arbres fruitiers produisant les pommes si réputées du Limousin.
Ils peuvent mesurer jusqu'à 2,50 mètres de haut, et le diamètre de leur tronc peut atteindre les 15 centimètres. "On donne ces pommiers principalement à des clients qui avaient l'habitude de venir au verger chercher des pommes, donc on se dit qu'ils vont avoir une deuxième vie", sourit le pomiculteur.
Kévin Cardoso, lui, est venu spécialement du Puy de Dôme pour acheter une dizaine de pommiers. À son arrivée, les arbres sont déplantés et mis dans son véhicule. "C'est une bonne affaire parce qu'on a des sujets qu'on ne trouve pas ailleurs et les tarifs sont très abordables", dit-il.
Jean-François loue la machine pour déraciner 65 euros de l'heure ; avec ces ventes qu'il va poursuivre jusqu'en mars 2024, il espère amortir le coût de la déplantation.