Le village de l’eau à Melle (Deux-Sèvres) ferme ses portes en fin de journée ce dimanche 21 juillet. Après une semaine de mobilisation, les organisateurs et militants reviennent sur les temps forts. Tous sont choqués de la répression policière à leur égard, notamment le samedi 20 juillet à La Rochelle.

"Je suis arrivée pour aider au montage du camp. On se sent comme une grande famille", témoigne Violette*, contente de pouvoir parler de son expérience. Comme beaucoup de militants, ils se sont retrouvés au village de l'eau à Melle pour clôturer cette semaine de mobilisation. Lorsqu’elle aborde la manifestation à La Rochelle, sa voix commence à trembler. Elle s’excuse des larmes qui montent à ses yeux. 

"J’ai très mal vécu cet épisode. J’ai fait une attaque de panique pendant la manifestation et depuis je pleurs depuis. Elle s’arrête et reprend son récit. C’est très dur d’avoir au-dessus de nous depuis une semaine l’hélicoptère de la gendarmerie qui tourne, à 3 heures du matin puis 7 heures. Là, il survolait encore la zone à très grande proximité. Lors des contrôles de police, ils nous ont pris nos masques contre les violences policières. C’est comme si on était dans une guerre et on nous enlève tout pour nous protéger. Aucun recours n’est possible et c’est ordonné par le Préfet." La préfecture avait interdit tout rassemblement.

Elle partage un souvenir avec de nombreux autres manifestants.

On nous a assénés dans une rue. Il n’y avait pas d’issues. On nous balance des lacrymos et après on nous accuse d'être violents.

Violette

Militante anti "megabassines"

Joëlle et Michel, septuagénaires, présents eux aussi dans le cortège pris pour cibles partagent cet état de sidération, "on a eu de la chance car des Rochelais supers sympas nous ont ouvert leur jardin pour nous reposer un peu." Eux, retiennent aussi la solidarité inter-générationnelle, "les jeunes ont été hyper bienveillants, explique Joelle. Lorsque Michel est tombé, tout de suite ils l’ont aidé."

Ils n’en sont pas à leur première mobilisation, ces Deux-Sévriens étaient à Sainte-Soline en mars 2023. Michel a perdu l’usage d’une de ses oreilles à cause d’une grenade de désencerclement. "On continuera à se mobiliser !"

La determination reste entière

Malgré un dispositif policier important tout au long de la semaine, l'ensemble des militants gardent cette volonté de s’engager. "On nous pointe du doigt comme quoi les écolos sont dangereux. C’est juste parce que l’on va à l’encontre des du système actuel. De nombreux médias ont montré les armes pris par la police. On s’est fait retirer des gourdes et des sardines de tentes. Je ne veux pas que la police gagne et me fasse peur", explique Violette.

La journée était consacrée à de nombreuses conférences, échange, repos. Certains rangeaient leurs tentes et rentrer chez eux. Des militants sont venus de toute la France et L'Europe pour l'événement.

Barbie*, faisait partie du pôle de soins : "C’est pour les personnes qui ressentent le besoin d’être soignées. Elles viennent nous voir et on les envoie dans un pôle prédéfinis. Les soins sont variés : traumatismes, comportements inappropriés même sur le camp malheureusement, violences policières… Il y a des psychologues, médiateurs et tout le monde est totalement bénévole. Cette année on est très organisés. Depuis un mois des bénévoles se préparent et s’organisent selon les compétences des uns et des autres. Cela montre aussi que l’on sait s’organiser différemment."

Les militants écologistes veulent se souvenir d’un enthousiasme général, des moments de joie partagés, la baignade de fin de manifestation à La Rochelle, le cortège à vélo entre la Vienne et les Deux-Sèvres.

Les organisateurs saluent l’importante mobilisation. 

On est impressionnés par malgré la forte répression exercée. C’est notre liberté de manifester ! C’est vraiment une victoire car on a pu exprimer cette demande de moratoire immédiatement. Il faut continuer à se mobiliser pour.

Johanne Rabier

Militante Bassines Non Merci

Dès ce lundi 22 juillet, le collectif Bassines Non Merci donnera les prochaines actions militantes. "On va continuer de montrer un immense pan de la société civile qui est contre les "mégabassines" mais surtout pour une plus juste répartition de l’eau et qu’il y a une faillite démocratique à ce sujet."

*Les prénoms ont été changés

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