Le "Village de l'eau", installé près de Melle dans les Deux-Sèvres, accueille ses premiers habitants. Ce combat face aux "méga-bassines" dépasse les frontières de la France métropolitaine. Italie, Suisse, Allemagne ou encore Espagne, les militants internationaux continuent d'affluer.
Ce mardi 16 juillet, le "Village de l'eau" a ouvert ses portes près de la commune de Melle, dans le sud des Deux-Sèvres. Ce site éphémère, installé à la ferme de la Genellerie, accueille déjà plus de 2 000 nouveaux villageois, selon le collectif Les Soulèvements de la Terre. Parmi eux se trouvent des militants de plusieurs départements de l'Hexagone, mais également de plusieurs pays européens.
Des conférences traduites en plusieurs langues
Giorgia et Filippo ont fait la route en van depuis le centre de l’Italie. Depuis trois ans, ces activistes militent au sein d’un collectif de défense de l’eau, "Balia dal Collare", face à la crise qui menace leur pays. Une crise qui, selon eux, ressemble de près à celle que connaît le Poitou. "Les dynamiques d'expropriation, d'appropriation des terres génèrent d'une manière ou d'une autre, et ce, systématiquement, de la violence et de la répression", affirme Georgia, militante italienne.
Au "Village de l'eau", les organisateurs se sont adaptés. Sous un des chapiteaux installés par les équipes du village, des intervenants parlent de la pollution des eaux et de son impact sur la santé humaine. Pour que les militants étrangers et non francophones ne soient pas perdus, près de 50 interprètes se relaient à chaque conférence. Cela permet à tous les militants, quelle que soit leur langue, de prendre part aux débats.
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Ces conférences sont traduites simultanément, ce qui représente un vrai confort pour Alexander, militant allemand venu de Leipzig : "J’essaie d'apprendre comment les gens ont résolu la crise de l'eau dans leur région. Et de rapporter des idées, de l'inspiration et des solutions pour motiver les gens en Allemagne, les informer sur ce qu'il se passe... Et les amener à travailler sur ces solutions."
Un combat qui dépasse les frontières
Ces dernières années, le combat contre les méga-bassines a largement dépassé les frontières de la France. "L'Allemagne est l'un des pays dans le monde qui perd son eau le plus rapidement. Cela est dû principalement à l'industrie, mais aussi au dérèglement climatique", insiste Alexander.
Ça résonne sur des situations de crises qui sont présentes partout en Europe : cette lutte interpelle plusieurs camarades de l'Europe. Elle touche l'eau, l'agriculture, mais aussi la biodiversité.
Julien Le GuetPorte-parole du mouvement "Bassines non merci"
Une gestion de l'eau de la part du gouvernement du président Emmanuel Macron qui interroge les militants, comme Julien Le Guet, porte-parole du mouvement "Bassines non merci" : "Sainte-Soline a eu de l'écho et les violences ont permis de révéler que le gouvernement français en était là au niveau de la gestion de l'eau, de son rapport aux militants écologistes. Ça résonne sur des situations de crises qui sont présentes partout en Europe : cette lutte interpelle de nombreux camarades. Elle touche l'eau, l'agriculture, mais aussi la biodiversité."
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Cela donne du poids à leur combat face aux méga-bassines, selon lui : "On s'aperçoit que notre lutte a un écho international. Elle permet de donner de la visibilité à la lutte locale." Elle prendra aussi la forme de manifestations de grande ampleur, comme ce vendredi 19 juillet à Saint-Sauvant dans la Vienne, et samedi 20 juillet, dans le port de La Rochelle.
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Reportage de Marine Nadal et Emma Guillaume