Mobilisation contre les "mégabassines" : revivez les temps forts des manifestations à La Rochelle

Ce samedi 20 juillet, plusieurs milliers manifestants ont manifesté dans les rues de La Rochelle. L'ambiance fut festive malgré des tensions avec les forces de l'ordre. La préfecture de Charente-Maritime recense sept personnes arrêtées, 6 000 manifestants et 500 black blocs. Revivez les temps forts de la journée.

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La mobilisation des opposants aux mégabassines s'est poursuivie ce samedi 20 juillet. Au lendemain de premières manifestations dans la Vienne et dans les Deux-Sèvres, les anti-bassines s'étaient donné rendez-vous ce samedi à La Rochelle en Charente-Maritime. Ils étaient plusieurs milliers rassemblés dans différents cortèges. Des tensions ont éclaté à la mi-journée. Les forces de l'ordre ont été déployées en nombre.

18 h 10. Le préfet intervient lors d'une conférence de presse pour faire le bilan de la journée. "Comme prévu un certain nombre de personnes ont bravé l’interdiction de manifester. On le redoutait, parmi eux, 500 individus sont venus pour en découdre avec les forces de l’ordre et non exprimer leurs convictions. Ils viennent de plusieurs pays : Italie, Belgique, Allemagne et se sont rendus coupables de dégradations majeures centre ville de La Rochelle." 

Concernant le bilan matériel, en plus des abribus et le feu mis aux poubelles, il y a eu "un supermarché saccagé avec le vol de denrées alimentaires et d'alcool ainsi qu'une assurance et une banque (...) Certains black blocs ont voulu fuire les forces de l'ordre en s'introduisant dans un Ehpad."

Un dipositif de sécurité maintenu jusqu'au dimanche 21 juillet

Le représentant de l'Etat salue "le professionnalisme  des 600 policiers, 200 gendarmes mobiles et 170 gendarmes supplémentaires déployés entre les Deux-Sèvres et la Charente-Maritime", lors de cette journée de mobilisation. Il souligne : "Un épisode d’une rare violence jamais vu dans La Rochelle."

Le dispositif de sécurité est maintenu autour du village de l’eau ce samedi soir, ainsi qu'à "La Rochelle pour essayer d'interpereller des individus" qui auraient pu échapper aux forces de l'ordre lors des manifestations.

Les Soulèvements de la Terre, co-organisateurs de l'événement, ils étaient 10 000 à manifester aujourd'hui. Un an et demi après Sainte-Soline, ils annoncent continuer la lutte contre ces projets de "megabassines" : "Chaque chantier de bassines et les entreprises responsables vont continuer à être combattus pieds à pied localement et nationalement. Il est temps de faire bassine arrière, de statuer sur un moratoire et d'ouvrir la voie à une bascule agro-écologique."

18 h 00. Les forces de l'ordre continuent de fouiller les passants aux abords du parc d'où l'un des cortèges est parti en fin de matinée.

17 h 50. Communiqué de presse du Procureur de La Rochelle. Le magistrat confirme l’intrusion dans une maison de retraite ainsi "qu'une tentative d’intrusion sur le site de l’entreprise Fountaine PAJEOT via des embarcations légères sur l’eau." 

Le Procureur évoque également : "la dégradation du monument aux morts situés sur le mail lors du trajet retour du rassemblement et un départ de feu à l’entrée du bunker du mail."

 Au total, 6 000 manifestants ont été comptés et 500 black blocs. Concernant les victimes, quatre sont comptabilisées du côté des forces de l'ordre et cinq côté manifestants. 

Le magistrat confirme le maintien en garde à vue de sept personnes : 

  • Quatre pour chef d’intrusion non autorisée dans une zone d’accès restreint.
  • Une pour chef d’association malfaiteurs en vue de commettre un délit. Il encourt jusqu'à dix ans de prison ferme.
  • Deux en lien avec l’intrusion au sein de l’EHPAD. Le motif : association de malfaiteurs en vue de commettre un délit de dégradation ou vol. Un délit passible de cinq ans de prison.

17 h 00. Baignade de fin de manifestation à la plage de la Concurrence, sur fond de musique de fanfare. 

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Les milliers de manifestants terminent la manifestation dans la bonne humeur et toujours cette ambiance bon enfant par une baignade plage de la concurrence. ©France télévisions

16 h 30. Fin de mobilisation.

La dispersion se fait au son des cuivres de la fanfare ⤵️

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La fin de la manifestation se déroule dans une ambiance festive. ©France télévisions

Paroles de militants. Dominique, 67 ans, est venue de Haute-Loire car "ce n'est plus tolérable que des seigneurs de Limagrain [usine de production de cultures de céréales, NDLR], s'arrogent le droit de détruire des biens communs pour garder leur rang et leur fortune. On n'est plus au moyen-âge ! On se batre contre la même chose dans le Puy-de-Dôme avec des bassines qui seront encore plus grandes."

Concernant le déroulé de la manifestation, la sexagénaire défilait dans le cortège populaire. Elle salue les organisateurs qui font "de leur mieux pour qu'il n'y ait pas de casse."

En revanche je suis choquée, les policiers envoient des grenades mais ils ne savent pas où elles atterrissent. Vous imaginez elles atterrissent sur la tête de quelqu'un ? Tout cela pour des cuvettes qui n'appartiennent pas à l'Etat.

Dominique

Manifestante de Haute-Loire

16 h 16. Les organisateurs demandent aux manifestants de se disperser. 

15 h 45.  Le cortège se dirige vers le parc de la Concurrence, son lieu de départ.

15 h 40. Paroles de militants. Dans le cortège beaucoup de militants écologistes internationaux ont rejoint le mouvement comme Martin, venu de Suède pour le week-end. "C'est important d'être présent car c’est l'un des plus gros mouvement climatique d'Europe,confie le Suédois à Morgan Jacob. La repression policièree est très violente, surtout de mon point de vue de Suédois. Il n’y a pas de provocations et les forces de l’ordre agissent tels des militaires. Cela m’effraie car en Suède la police aimerait avoir les mêmes équipements que la police française. On voit ce à quoi on pourra s’attendre en Suède dans le futur."  

C’est génial de voir autant de gens manifester. Je n’ai pas cette habitude dans mon pays. C’est beau aussi de voir l’alliance entre les militants écologistes et les agriculteurs.

Martin

Militant écologiste suédois

Un autre manifestant est quant à lui plus facilement repérable. "Le combat continu malgré des combats difficiles comme Sainte-Soline l’année dernière qui était compliqué humainement et stratégiquement, explique Philippe Poutou. Il ne faut pas lâcher, la lutte continue on est en train de chercher comment cela peut s’amplifier et se durcir. Notamment lorsqu'on voit qu'en face il y a un Etat qui est prêt à beaucoup de violence pour faire taire, intimider et écraser."

On espère que cette journée va aider à construire la suite. On voit bien que d’une part on est dans une impasse et de l’autre côté c’est un mouvement qui reste fort et trouve le bon chemin pour gagner. Il faut réussir à mettre fin aux "megabassines" et d’autres projets. 

Philippe Poutou

Ex-candidat à la présidentielle

"Ces personnes manifestent pour une cause, il faut la soutenir", cet habitant justifie son geste.

15 h 12. "La gendarmerie a chargé, ils ont utilisé le canon à eau", explique une de nos reporters dans l'un des cortèges. Les manifestants se déplacent dans une zone résidentielle. Ils ont déjoué le trajet où sont placés des camions de la gendarmerie et deux camions équipés de canons à eau.

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L'ambiance est toujours bon enfant et pacifique dans le cortège, elle était aussi assurée par les clowns de la CIRCA : Clandestine Insurgent Rebel Clown Army. ©France télévisions

14 h 50. Les deux cortèges sur terre se sont rejoint. Il n'y a plus qu'un cortège. Dans le cortège "familial", Chloé, une militante greenpeace de l'antenne rochellaise.

L'accaparement de l’eau pour les "megabassines" est vraiment un symbole de l’agriculture industrielle pour laquelle on lutte depuis des années. On souhaite une agriculture paysanne avec un partage des ressources naturelles pour tous. Nous sommes heureux de voir qu’il y a une relation dans la lutte avec le port de commerce. Car il est important de faire le lien avec les imports exports des céréales important.

Chloé

Militante Greenpeace La Rochelle

14 h 00. Un gendarme et cinq manifestants blessés.

  • La préfecture de Charente-Maritime confirme qu'un gendarme a été blessé par brûlure
  • .Cinq manifestants sont légérement blessés et pris en charge par ambulance.
  • Plusieurs commerces du centre ville ont été dégradés ou pillés, toujours selon la préfecture. Des abris bus et panneaux publicitaires ont été détruits.
  • L'Ehpad, Résidence du Bois Doré a été envahi. Un manifestant a été interpellé à l’intérieur et placé en garde à vue.
  • Une sixième garde à vue est en cours pour intrusion dans le port. La personne interpellée est "fichée S".

13 h 40. La préfecture Charente-Maritime confirme quatre gardes à vue : 

  • Une pour rébellion et outrage
  • Deux pour tentative d'intrusion dans le port
  • Une pour équipement dans le cadre d'un rassemblement illicite.

13 h 35. Les CRS chargent le second cortège.

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Les CRS ont chargé un des cortèges après trois sommations.

13 h 10. Tensions dans les rues de La Rochelle. Nos reporters sur place ont constaté qu'un conteneur à verre à été renversé et une supérette, la cible de projectiles.

12 h 45. La préfecture de Charente-Maritime demande d'éviter le secteur du Grand Port maritime de la ville pour cause de risques d'affrontements.

12h22. La manifestation s'élance avenue du Général Leclerc depuis le parc Charruyer en direction du Port. Les cortèges tentent de se retrouver vers un même point.

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Le cortège défile dans les rues de La Rochelle en clamant "nous sommes tous anti-fascistes" ©France télévisions

Côté plage de la concurrence, 3 500 manifestants sont rassemblés.

La route est bloquée. Quatre camions sont présents, 12 gendarmes sont sur la route équipés notamment de boucliers. Ils lancent une dernière sommation. Rappel, la manifestation est interdite par arrêté prefectoral.

12 h 00. La police se déploie dans le centre-ville. Les commerçants du centre-ville rangent les terrasses. Des individus violents auraient été reperés.

 

11 h 45. Trois cortèges sont en cours de constitution :

  • Un au nord de la ville
  • Un au sud par la côte
  • Un autre par la mer 

11 h 40. Environ 4 000 personnes sont rassemblées dans le parc selon les organisateurs. Ils commencent à sortir les 6 000 sandwichs préparés pour ravitailler les participants. Les prix sont libres et tout est "fait maison".

Même heure autre lieu d'action à La Rochelle. Côté port cette fois-ci. Certains manifestants ont décidé la voie maritime pour manifester. Un des membres du cortège maritime explique le sens de ce mode d'action ⤵️

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Certains manifestants ce samedi 20 juillet ont décidé de mener une action par la mer. ©France télévisions

11 h 30. Début des prises de parole pour redonner les noms des avocats à joindre s'il y a des garde à vue. Des conseils sont donnés au cas où il y aurait des blessés. Lors du rassemblement à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), en mars 2023, les organisateurs avaient recensés 200 blessés dont dix manifestants qui avaient dû être évacués vers le CHU.

11 h 00. 1 500 personnes sont rassemblées à présent dans le parc Charruyer, parmi elles Mathilde Ollivier, sénatrice écologiste des Français de l'étranger. "Il est important d’être ici en soutien à la mobilisation citoyenne en opposition aux "mégabassines" et à ce système agroalimentaire aujourd’hui délétère, ainsi que l’agriculture intensive. Il faut proposer un autre modèle qui n’est pas celui de cette agriculture intensive qui est là pour exporter vers l’étranger. Il faut repenser un modèle souverain agricole français." Elle dénonce aussi "la criminalisation des mobilisations écologistes par l'Etat." 

Lorsqu'on parle des "mégabassines", il est nécessaire de se mobiliser contre l'accaparement par une minorité d’agriculteurs de la ressource en eau. Ce serait 6% des agriculteurs qui utilisent ces "mégabassines" comme système d’irrigation. On le voit lorsque la mobilisation citoyenne et les élus travaillent ensemble, cela marche, je l’ai vu à Vienne sur un projet d'autoroute.

Mathilde Ollivier

Sénatrice des Français de l'étranger

La préfecture de Charente-Maritime évoque de son côté le non-respect des interdictions de manifester par une partie des participants. Toutes les manifestations sont interdites par un arrêté prefectoral. Les forces de l'ordre ont repoussé les manifestants avec l'usage de bombes lacrymogènes.

10 h 45. Deux manifestants présents déjà à Sainte-Soline l'année dernière ont décidé de revenir cette année. 

10 h 30. Les trois cortèges avancent dans une ambiance musicale vers le parc Charruyer pour commencer la manifestation.

A lire aussi : Mobilisation contre les "mégabassines" : revivez les temps forts de cette journée de manifestation dans les Deux-Sèvres et dans la Vienne

10 h 00. Les militants se rassemblent autour de la plage de la Concurrence, ils sont environ 500. 

L'ambiance est festive. Pendant que certains jouent de la musique, d'autres manifestants préparent des pancartes "No Bassaran".

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Ambiance festive à la plage de la Concurrence où 500 militants contre le projet des méga-bassines sont rassemblés.

De leur côté, les policiers maintiennent les contrôles et font état de divers objets saisis : couteaux, bonbonnes à gaz, matériels de protection. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin a tenu un point presse le 15 juillet pour expliquer le dispositif. En effet, 3 000 gendarmes et policiers sont mobilisés tout le week-end. Un campement est même installé sur la commune de Melle

8 h 00. Arrivés par convoi en tracteur, 200 manifestants se sont installés devant les bâtiments de l'entreprise Soufflet situés dans le port de la Pallice ce matin, rue Nicolas Appert. L’entreprise est le premier exportateur français mondial de céréales vers 63 pays. Ils ont réussi à déjouer le dispositif de sécurité.

La première journée de mobilisation contre le projet des "megabassines" a rassemblé environ 6 000 personnes selon les organisateurs, et 3 000 selon la préfecture. Les manifestations se sont déroulées dans les Deux-Sèvres, notamment à Melle où est situé le village de l'eau et la Vienne.

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