En 2020, trois loups s'étaient échappés du Sanctuaire de Frontenay-Rohan-Rohan, au sud de Niort dans les Deux-Sèvres. Un éleveur de Charente-Maritime, dont le troupeau de brebis a été victime de prédation, estime que l'un des fugitifs est responsable. Il demande une meilleure indemnisation de son préjudice.
Il y a un an, le 13 novembre 2020, trois loups s'échappaient d'un refuge des Deux-Sèvres. Un incident dont les conséquences ne sont pas encore réglées aujourd'hui pour un éleveur de Charente-Maritime.
Patrice Chamard s'estime lésé, car son troupeau de brebis a subi une prédation qu'il impute à l'un des carnassiers, et son indemnisation n'est pas à la hauteur du préjudice.
Triste dénouement pour les trois fuyards
Les trois animaux s'étaient échappé du Sanctuaire des loups, situé à Frontenay-Rohan-Rohan au sud de Niort, le Sanctuaire des Loups. Ils faisaient partie d'une meute de cinq animaux, arrivée une dizaine de jours auparavant du Parc Zoologique d'Ille-et-Vilaine.
Quelques jours plus tard, le 17 novembre, l'un des trois fugitifs avait été retrouvé mort au bord d'une route à Saint-Georges-du-Bois en Charente-Maritime, percuté par un véhicule.
Les deux autres loups en liberté avaient subi un sort également peu enviable, puisque le second a été abattu sur ordre de la préfecture, et le troisième euthanasié une fois rattrapé, car il présentait de graves blessures.
Un troupeau attaqué à proximité
Lundi 16 novembre 2020, un troupeau de brebis avait été attaqué, et dix brebis retrouvées égorgées, à Saint-Saturnin-des-Bois, en Charente-Maritime, à quelques kilomètres de l'endroit où le premier loup a été retrouvé mort.
Pour leur éleveur Patrice Chamard, il ne fait aucun doute que c'est le loup échappé des Deux-Sèvres qui est responsable de l'attaque.
"Le loup a été photographié à 300 mètres de l'exploitation, sur la parcelle des brebis, et le lendemain, il a été tué à quatre kilomètres. Et sa puce a confirmé que c'était bien le loup de sanctuaire" souligne-t-il.
Le fugitif est-il responsable de l'attaque ?
Mais pour la propriétaire du Sanctuaire des Loups, il n'a pas été prouvé que son animal était bien l'auteur des attaques.
"On n'a aucune preuve de la part de ce monsieur. On comprend tout à fait sa peine, mais nous n'avons aucune preuve qui permette de dire que c'est notre loup qui a attaqué ses moutons. On lui a demandé, mais il ne nous a montré que des traces de chiens", répond de son côté Béatrice Gérardot de Sermoise, directrice du refuge.
Carte : le Sanctuaire des loups est situé à Frontenay-Rohan-Rohan, au sud de Niort
Une indemnisation jugée insuffisante
Pour l'éleveur des brebis, l'enjeu est d'obtenir une meilleure indemnisation de son préjudice.
Pour l'instant, l'Etat propose à Patrice Chamard 2.800 euros. Mais il estime que son manque à gagner s'élève à 9.500 euros, car les dommages vont au-delà des animaux tués. Le compte n'y est donc pas.
"On a récupéré des agneaux morts-nés sur les brebis, des brebis qui ont avorté. Et le stress sur mes agnelles a fait qu'elles n'ont pas eu d'agneau en 2021, donc pour nous, c'est encore une perte" déplore l'éleveur.
Le Sanctuaire mieux sécurisé
Depuis cet incident aux conséquences dramatiques, le Sanctuaire des Loups a sécurisé son site, notamment en installant un deuxième grillage, plus haut et plus solide autour des parcs.
Vidéo : regardez le reportage d'Eric Vallet et Matthias Garnier