Le tribunal de Niort a rendu son délibéré ce mercredi 17 janvier. Les 9 militants anti-bassines qui comparaissaient pour avoir organisé les manifestations à Sainte-Soline en mars dernier ont été jugés coupables. Julien Le Guet, le porte-parole de Bassines Non merci, a été le plus lourdement condamné.
Ils sont sortis du tribunal de Niort sous les acclamations de leurs nombreux soutiens, scandant "No Basaran", le cri de ralliement de tous les opposants aux réserves d'eau de susbtitution.
Poursuivis pour avoir organisé la manifestation interdite qui avait donné lieu à de violents heurts entre manifestants et forces de l'ordre le 25 mars dernier à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), trois des neuf prévenus ont été condamnés ce matin à de la prison avec sursis, dans la lignée des réquisitions du parquet lors de l'audience du 28 novembre dernier.
Ces peines vont de 6 mois pour la plus clémente, à 12 mois pour Julien Le Guet. Le porte parole de Bassines Non merci qui écope donc de la plus lourde peine a également été condamné à une interdiction de paraitre à Sainte-Soline et Mauzé-sur-le-Mignon pendant trois ans, ainsi qu'à des amendes et dommages et intérêts pour les parties civiles de plus de 20 000 euros.
Logo "Écoterroriste" sur son pull, le leader de BNM a réaffirmé, au pied des marches du palais de justice de Niort, sa détermination à poursuivre le combat. "En voulant couper quelques têtes, ils pensent qu'ils vont annihiler le mouvement. C'est le contraire" a t-il lancé.
Nous sommes une hydre. Coupez une tête, il en repoussera dix.
Julien Le GuetPorte-parole de Bassines Non Merci
Condamné à 1.000 euros d’amende et à une interdiction de paraître en Deux-Sèvres pendant 3 ans, Nicolas Girod, le porte-parole de la confédération paysanne, s'est étonné de la sévérité des condamnations.
On s'attendait possiblement à des condamnations. Mais qu'on le soit tous, et à ce niveau-là, avec des peines parfois durcies, je ne m'attendais pas à ça.
Nicolas Girodporte-parole de la confédération paysanne
Membre des Soulèvements de la Terre, Nicolas Garrigues alias Benoit Feuillu, a lui aussi vivement réagi à sa condamnation à six mois de prison avec sursis : "On est face à un juge qui est dans un déni climatique" a-t-il lancé. "Il suit en tout point un parti pris répressif pour étouffer un mouvement" a-t-il poursuivi en référence à la tentative de dissolution initiée par le ministre de l'Intérieur Gerald Darmanin.
"Beaucoup trop de violences"
Du côté de la Coop de l'eau, on a revanche exprimé sa satisfaction "d'être reconnus comme victimes". "C'est important pour les agriculteurs concernés. Quand on touche au matériel, à une retenue d'eau collective, quand on touche les familles d'agriculteurs pour lesquels ce sont des outils, c'est important" a déclaré Thierry Boudaud, ajoutant qu'il y avait eu "beaucoup trop de violences".
Les deux parties ont dix jours pour faire appel de ce jugement. Six d'entre eux ont d'ores et déjà annoncé leur intention de faire appel, et les trois membres de la Confédération paysanne prendront leur décision collectivement en bureau national mercredi 24 janvier prochain.