Présidentielle 2022 : le président du tribunal de Niort fait la tournée des bureaux de vote pour contrôler la bonne tenue du scrutin dans le nord des Deux-Sèvres

Partout en France, des magistrats délégués par le conseil constitutionnel veillent à la régularité du scrutin. Au premier tour de la présidentielle, plus de 10.000 bulletins ont été annulés. Reportage dans les Deux-Sèvres.

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Matthieu Duclos est président du tribunal judiciaire de Niort. Mais en ce dimanche de second tour de l'élection présidentielle, c'est sur les routes des Deux-Sèvres que le magistrat passe sa journée. 

Délégué depuis quatre ans par le conseil constitutionnel pour s'assurer de la bonne tenue des scrutins, il écume les bureaux de vote du nord du département. Sa mission : en inspecter un maximum, y traquer les éventuelles irrégularités pour "faire en sorte que le résultat corresponde réellement au souhait des électeurs"

Dans les 25 communes inscrites à son programme de visite, tout y passe. 

Je vérifie la présence d'isoloirs et si les électeurs y passent bien, si ils ont le droit de voter. Je regarde également si les urnes sont bien fermées et si deux personnes ont la clé...

Matthieu Duclos, magistrat délégué du Conseil constitutionnel

Risque de fraude

En cas de non respect des règles édictées par le Conseil Constitutionnel, et face au risque de fraude, l'invalidation pure et simple du scrutin peut être décidée, comme ce fut le cas lors du premier tour de l'élection le 10 avril dernier.

Au total, 10.216 suffrages ont été annulés dans plusieurs communes de l'Hexagone, dont deux en Poitou-Charentes. Ainsi, à Secondigné-sur-Belle (Deux-Sèvres), le magistrat délégué avait constaté l'absence de verrou sur l'urne à la fin du scrutin, tandis qu'à Chenevelles (Vienne), la commune avait installé deux bureaux de vote alors que la préfecture n'en avait autorisé qu'un seul. 

"Notre mission est importante pour le contrôle de la démocratie" argumente Matthieu Duclos. Méticuleux dans sa mission, il concède toutefois que les problèmes sont "rares". "La plupart des gens veulent bien faire" assure-t-il "mais il y a beaucoup de règles et tout le monde ne les connaît pas" , surtout dans les "petites communes où les gens ont d'autres choses à faire"

Comme dans ce bureau de vote où il dit avoir constaté que "le président du bureau ne vérifi(ait) pas personnellement l'identité des électeurs." L'anomalie sera mentionnée dans son rapport. "Mais il y a tellement de règles que c'est compliqué de faire tout bien". 

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