Pour fêter le premier anniversaire des manifestations de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), plusieurs rassemblements festifs ont eu lieu dans la région Poitou-Charentes, ce lundi 25 mars. Déguisements, chants et danses étaient de la partie.
Il y a un an, des milliers de manifestants se rassemblaient sur le site de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, pour protester contre la création de mégabassines. De violents affrontements avaient éclaté entre les manifestants et les forces de l'ordre. Ce lundi 25 mars 2024, le collectif des Soulèvements de la terre ont organisé une trentaine de rassemblements partout en France, "en soutien aux plus de 200 blessés et contre la terreur armée qui s'est abattue sur le mouvement de défense de l'eau".
Dans les Deux-Sèvres
Plusieurs "mégaboums" ont eu lieu ce lundi 25 mars dans le département. Les opposants à ce projet avaient rendez-vous à Thouars, à Niort devant la préfecture des Deux-Sèvres, mais également à Melle devant la gendarmerie. Un choix tout sauf anodin puisque la ville se situe à une quinzaine de kilomètres de Sainte-Soline.
C'est dans un esprit festif qu'une cinquantaine de manifestants se sont retrouvés. Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines non merci, était présent. Il souhaite que cette date du 25 mars ne soit jamais oubliée. "On va faire en sorte que ce jour soit une date anniversaire, qui reste dans l’histoire comme la journée de la honte. Faire en sorte qu’ils n’aient plus jamais l’idée d’utiliser ce type de dispositif. On veut fêter cela dans la joie, leur montrer que l’on est debout, vivant, que l’on est insensible. On compte faire exploser 5000 détonations, mais ce sera avec des sacs en papier et des ballons de baudruche. Cela leur permettra de se souvenir qu’un jour, ils ont lancé 5 000 bombes et qu’ils lançaient cette opération du maintien de l’ordre tout à fait irresponsable et coupable".
En Charente-Maritime
Du côté de La Rochelle, c'est dans une ambiance joyeuse que se sont rassemblées plus d'une centaine de personnes aux alentours de 18 h 30. Déguisements, chants, chorales, danses et parades ont animé le centre-ville, ce lundi 25 mars. Michel, membre des Soulèvements de la terre 17, explique cette "mégaboum" fait référence "au bruit des grenades qui ont assourdi les manifestants pendant deux heures à Sainte-Soline".
"Je pense que l’on nous attend sur des actes violents alors que le mouvement ne l’est pas. L’État a été violent, mais les gens étaient en moyen d’autodéfense parce que c’était assez radical au niveau des attaques des forces de l’ordre. On voulait pour les un an prendre le contre-pied de ces choses-là", raconte-t-il. La fête s'est terminée dans la soirée au pied de la préfecture de Charente-Maritime en chansons.
Dans la Vienne
La ville de Poitiers s'est, elle aussi, transformée en "mégaboum" le temps d'une soirée. D'après un communiqué du collectif Bassines non merci 86, "plus de 500 personnes étaient rassemblées contre les violences policières et les bassines, [...] au son d'une fanfare et en chantant".
Les opposants aux projets de mégabassines prévoient d'autres manifestations dans les prochains mois. En mai prochain, le collectif des Soulèvements de la terre organise un rassemblement en Auvergne, non loin de Clermont-Ferrand, pour contester le projet de giga-bassines.