Secondigny est à contre-courant, et ça continue de lui rapporter gros. La commune des Deux-Sèvres remporte de nouveau le prix "village de la reprise". Le trophée récompense l'ouverture et la reprise de commerces, dans les villages.
1 800 habitants, une quarantaine de commerces et encore une fois le trophée "village de la reprise" décerné à Secondigny (Deux-Sèvres). La distinction est remise par la chambre des métiers et de l'Artisanat Nouvelle-Aquitaine.
Contrairement à la tendance de fermer peu à peu les commerces, Secondigny voit des magasins ouvrir ou être repris. Dans la commune, on se montre très fier d'obtenir à nouveau ce prix.
Une reprise salvatrice
Dans le centre-ville, une quarantaine de commerces sont implantés. C'est le cas de celui de Sophie David. Elle n'a pas hésité à reprendre le salon de coiffure où elle travaillait, il y a tout juste deux mois. "C'est quand même très vivant, donc on peut espérer que tout se développe bien. C'est relativement triste, lorsqu'on voit tous les commerces qui sont vides", constate-t-elle.
Les clients lui en sont reconnaissants. "S'il n'y avait pas Secondigny, je serais obligé d'aller à vingt-deux kilomètres d'ici, à Bressuire, où à Parthenay, à vingt-trois kilomètres", se réjouit un homme en train de se faire laver les cheveux par la coiffeuse.
Pour éviter la désertification des commerces, l'équipe municipale veille sur tout. "Quand je sais qu'il y en a qui sont sur le point de partir, je vais les voir et je les rencontre pour savoir comment ils envisagent l'avenir. Ce que je ne veux pas, c'est la fermeture de la boutique quand le commerçant prend sa retraite", nous indique le maire (Divers droite) de Secondigny, Jany Peronnet.
Un soutien bienvenu pour les commerçants
Dans la commune, cet accompagnement des commerçants par la mairie rassure. À l'image de ce maroquinier, qui a monté sa boutique à la place de l'ancienne Poste, il y a six mois. "Toute la partie ici, de ce mur-là jusqu'à là, tout ça, c'est artisanal", se réjouit Ludovic Sèvre. À l'arrière du magasin, il a aménagé son atelier, un tout-en-un qu'il aurait eu du mal à trouver ailleurs.
"J'ai trouvé un rapport qualité-prix et prix très intéressant. Il y a une bonne dynamique, une association des commerçants. Pas besoin donc d'aller ailleurs où à Poitiers pour aller acheter un sac à main, car il y a tout ce qu'il faut ici", complète-t-il.
Actuellement, plus de deux tiers des communes françaises n'ont plus de commerces. À tel point que certains villages ont par exemple racheté des commerces. Ce n'est pourtant pas le cas à Secondigny, car dans la période à venir, trois autres magasins pourraient ouvrir prochainement.