A Thorigné (79), l’insémination artificielle au secours des abeilles

Un apiculteur des Deux-Sèvres a recours à l'insémination artificielle pour produire des reines capables de se défendre contre leur pire ennemi : le Varroa.

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Les Cruiser, Gaucho et autre Régent, régulièrement pointés du doigt pour leur responsabilité dans la surmortalité des abeilles, n’en sont pas pour autant dédouanés, mais selon Nicolas Girard, ils ne seraient responsables que de 20 % de l’hécatombe. Le principal coupable: le Varroa.
Cet acarien, identifié dans les années 80, s’immisce à l’intérieur de la ruche perché sur le dos d’une abeille, et se glisse dans l’alvéole où la reine vient de pondre, avant que les ouvrières ne referment l’opercule. Il a alors 21 jours devant lui, durant lesquels il va se nourrir de la larve et s’employer à pondre 3 à 4 œufs, qui à leur tour iront infecter les cellules adjacentes. « Le développement est exponentiel. La colonie va mourir en moins de deux ans ».

Les abeilles de nos contrées ne savent pas lutter contre leur prédateur

La seule alternative jusqu’à présent passait par des traitements chimiques. Mais les scientifiques ont constaté que les abeilles asiatiques, elles, ont développé la capacité d’éradiquer le parasite, sans qu’on sache trop comment elles s'y prennent. Depuis trois ans, Nicolas Girard, apiculteur à Thorigné (79), s’emploie à croiser artificiellement, par insémination,  l’abeille à miel de chez nous, la Buckfast, avec sa congénère asiatique, pour lui faire bénéficier du gène à l’origine de son instinct d’autodéfense, le VSH.

Il n’y a aucune manipulation génétique. C’est uniquement de la sélection. Comme quand on croise son chien avec la chienne du voisin. Le but est d’obtenir des abeilles plus résistantes au varroa. Et tant qu’à faire, plus productives. On est apiculteurs, ce qui nous intéresse c’est le miel.

Nicolas Girard, apiculteur à Thorigné (79)

La méthode d’insémination date des années 40, même si le matériel a bien évolué.

La reine, endormie par anesthésie, est fécondée avec des spermatozoïdes 100 % VSH, alors que dans la nature, ce sont 15 à 20 mâles, au patrimoine génétique aléatoire, qui s’y emploient.
« Ça donne des abeilles beaucoup plus saines, qui n’auront pas de maladies et qui seront capables de se défendre face au varroa. Le but étant, à terme, de ne plus du tout utiliser de produits chimiques pour traiter le parasite dans nos ruches ».

 
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