Un an après les affrontements de Sainte-Soline : ils ont eu le déclic

Il y un an, la manifestation contre le chantier de la retenue d’eau à usage agricole de Sainte-Soline, couramment appelé méga-bassine, dégénérait en affrontements ultra-violents. Les esprits ont été traumatisés, la chair a été marquée à vie. Des esprits se sont soulevés, des consciences ont émergé, des actions ont énervé, des mesures ont été prises. Tout a bougé.

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Le 25 mars dernier, une partie de la famille écologiste se donne rendez-vous dans les Deux-Sèvres. Pas moins de 3 000 forces de l’ordre sont positionnées autour de la bassine de Sainte Soline, 30 000 militants marchent dans cette direction.
Rappelons la définition de militants : Personne qui agit pour une cause, qui lutte pour une idée, une opinion, un parti. Les termes du Larousse ne pouvaient pas être mieux choisis que pour la mobilisation de Sainte-Soline. "Lutte, opinion, parti."

Lutte : c’est une vraie lutte entre ceux qui veulent marcher sur un cratère vide, et ceux qui veulent interdire l’accès à un cratère vide. Différence d’opinions.
Résultat : des blessés, physiques, psychologiques, et surtout des séquelles à vie.
Parti : Il y a un an, il n’y a aucune distinction entre élus de parti politiques et manifestants.
Tous sont visés par les forces de l’ordre avec un armement disproportionné.
Élus, manifestants, enfants, adultes, journalistes. LBD en quad, matériel de guerre avec grenades dites GM2L (Grenade lacrymogène et assourdissante), lanceur de grenades cougar, grenade lacrymogène fumigène. De l’autre côté : des cocktails Molotov, lancés par des manifestants préparés à une confrontation avec une politique armée de l’état.

Sainte Soline a été pour beaucoup le déclic. Un déclic face à la réaction des forces de l'ordre, un déclic face à l’urgence écologique, un déclic pour que cela aille "plus vite". Chacun y voit son déclencheur.

Beaucoup veulent désormais agir pour devenir acteur de leur vie

Depuis un an, des associations, mouvements écologiques, médias, agriculteurs, consommateurs, gouvernement : tous franchissent un cap et agissent à leurs manières.

Parmi les associations, France Nature Environnement dépose plainte à l’ONU contre la criminalisation des défenseurs de l’environnement. Entendez par là qu’ils dénoncent une répression policière et une mise en danger de la liberté d’expression de nombreuses associations.

Autre exemple d’association, les Soulèvements de la Terre, eux, assument multiplier les actions de sabotages pour obtenir des changements faute de prise de conscience de l’Etat.

L’Etat justement ordonne leur dissolution qui n’aboutit pas, souhaite simplifier les procédures permettant la construction de retenues d'eau et ainsi accélérer leur mise en eau afin de calmer les quelques agriculteurs qui bénéficient de l’irrigation. Pour rappel, les irrigants représentent 7 % des agriculteurs de France).
Côté justice, des opposants sont traduits en justice

Des médias indépendants comme Fracas ou OFF investigation émergent ou se concentrent pour dénoncer les intérêts du gouvernement avec l’agro-industrie.

Les consommateurs eux, se tournent vers les magasins de producteurs, voulant limiter les intermédiaires mais également beaucoup s’essayent à l’autoproduction, tournnt le dos à une agriculture qui priorise le productivisme.

Et les jeunes dans tout cela ? C’est une génération concernée. Semble-t-il. Une génération consciente du vrai problème écologique et d’un avenir « chaud » ... dans tous les sens du terme.

Alors voilà, un an après Sainte-Soline, qui que l’on regarde, on voit que les choses s’accélèrent. Du bon ou du mauvais côté ? À vous de voir !

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