Le Syndicat des Déchets de la Dordogne impose progressivement la suppression des collectes à domicile dans tout le département. La communauté urbaine de Bergerac a décidé de maintenir le service.
Décidément, le SMD3 (Syndicat Départemental des Déchets de la Dordogne) peine à imposer son futur modèle économique. Ayant déjà dû reporter la mise en place de la redevance incitative associée au contrôle des dépôts dans les bacs collectifs, voilà que la résistance s'organise contre la suppression des collectes en porte-à-porte.
Cette suppression de service public que le Syndicat justifie par le besoin de réduire les coûts a suscité la révolte dès le départ, et donné naissance à des collectifs d'opposition citoyenne.
Service public à votre porte
Aujourd'hui, derrière le Maire de Bergerac, c'est la Communauté Urbaine de Bergerac qui ne veut pas de la disparition du service public de ramassage au porte-à-porte. Mi-décembre, le Conseil Communautaire a largement voté contre le système des points d'apports volontaires. 54 des 69 conseillers n'ont pas suivi les préconisations de leur Président Frédéric Delmarès. Ce dernier expliquait notamment que le coût en apport volontaire n'était que de 80 €uros par an et par foyer contre 180 en collecte porte-à-porte.
Puces individuelles
Aux bacs collectifs, la communauté préfère les bacs individuels pucés qui permettent de comptabiliser les levées d'ordure ménagère par foyer. D'ici deux ans, le ramassage se fera chaque semaine en zone urbaine (Bergerac, Cours-de-Pile, Creysse, Prigonrieux et Saint-Laurent-des-Vignes), et toutes les deux semaines sur le reste de la communauté.
Les bacs collectifs ne seront en place que pour les logements collectifs ou les endroits inaccessibles pour le ramassage individuel. Le système devrait se déployer progressivement dans un an, à partir de janvier 2023 jusqu'en 2024, et la redevance incitative suivrait en 2025.
Lutter contre l'obésité des bacs noirs
La redevance incitative, c'est justement l'outil qui doit permettre de pousser les foyers à moins jeter et mieux recycler. La marge de manœuvre semble plus large à Bergerac qu'ailleurs puisqu'on y recycle moins que dans le reste du département et qu'on y produit 45% de sacs noirs en plus par personne et par an.
D'ici 2025, avant de remplir leur précieux bac individuel noir, les bergeracois auront sans doute appris à recycler les déchets compostables ou recyclables afin d'alléger les 190 kg d'ordures ménagères qu'ils produisent individuellement chaque année.
Il y a encore du travail selon Pascal Protano, président du SMD3 : "Dans le bac malheureusement, il n’y a pas que des déchets qui iraient à l’enfouissement. On y trouve parfois des déchets de tonte. On a des rippers qui nous disent que quand ils basculent le bac, ils entendent encore des bruits de verre. ".