Liquidées fin avril dernier, le matériel et les stocks des Nouvelles Menuiseries Grégoire partent aux enchères pendant deux jours, sous le regard désabusé des anciens employés
À Saint-Martial d'Artenset, on aurait bien aimé voir autant de repreneurs du site il y a quelques mois, qu'il y a de repreneurs du matériel aujourd'hui. Car depuis deux jours, on se presse pour racheter aux enchères le matériel, les stocks et les équipements de l'usine désormais fermée. 150 personnes dans la salle, 300 autres en ligne.
Déambulant dans les allées, le personnel est aussi venu, en curieux, voir une dernière fois les locaux dans leur état de fonctionnement, avant que le site, vidé par petits bouts, ne soit déserté.
Dans le livret des enchères, 600 lots d'un matériel professionnel performant qui intéresse beaucoup la concurrence d'hier. Car à côté du matériel historique des menuiseries, qui ont connu leur apogée dans les années 2000 quand 850 employés y travaillaient encore, du matériel plus récent avait été acquis en 2020 dans un ultime pari sur l'avenir du site.
C'est ce matériel récent que convoite la concurrence. Un matériel haut-de-gamme qui n'aura pas eu le temps de devenir obsolète.
La somme servira à combler une partie des dettes accumulées par le site, en difficulté depuis de nombreuses années, et qui n'aura pas résisté aux derniers aléas économiques liés à la crise sanitaire. La fin d'une belle épopée, 115 ans d'une entreprise française emblématique dont la chute, est elle aussi, malheureusement, tout un symbole.
Une friche industrielle de plus et des emplois en moins, c'est une nouvelle perte du savoir-faire des pme françaises et un aveu d'échec des politiques qui les ont accompagnées jusqu'à maintenant.
Le reportage en vidéo de France 3 Périgords - Bertrand Lasseguette & Pascal Tinon. Montage Sophie Giraud